Les investisseurs allemands un peu moins pessimistes selon le Zew, mais les prix flambent

Tout en restant bas, le sentiment des investisseurs allemands, calculé par l'indice Zew, s'est amélioré plus que prévu en août. De leur côté, les prix à la production ont augmenté en juillet de 2% sur un mois et de 8,9% sur un an. Un niveau jamais atteint depuis octobre 1981. Les exportateurs prévoient déjà une année 2009 moins bonne que l'année en cours pour leur activité.

Bonne surprise outre-Rhin. L'indice de l'institut Zew, qui mesure les attentes des milieux financiers pour l'économie allemande, est remonté de 8,4 points en août tout en restant en territoire négatif, à -55,5 points, selon des chiffres publiés ce mardi.

Les économistes avaient parié en moyenne sur une légère amélioration à -62 points, selon l'agence Dow Jones Newswires, après -63,9 points en juillet. Un indice négatif signifie que les experts financiers s'attendent à une dégradation de la conjoncture allemande dans un délai de six mois.

En revanche, tirés par la flambée des prix de l'énergie, des matières premières et des produits alimentaires, les prix à la production ont augmenté outre-Rhin en juillet de 2% sur un mois et de 8,9% sur un an, selon l'Office fédéral des statistiques (Destatis). C'est leur plus forte hausse depuis 27 ans, en octobre 1981.

En juin, ces prix à la production avaient crû de 6,7%. Pour juillet, les économistes attendaient une progression mais pas aussi forte, de l'ordre de 7,5% sur un an et de 0,7% sur un mois.

Autre mauvaise nouvelle, les exportateurs allemands, champions du monde en la matière, tablent sur net un ralentissement de la croissance des exportations l'an prochain, selon le président de la Fédération des commerçants de gros et des exportateurs allemands (BGA). "Je ne crois pas que nous pourrons atteindre le chiffre de 2008", a indiqué lors d'une conférence de presse Anton Börner. La croissance des exportations va ressortir "nettement en baisse par rapport à 2008", a-t-il pronostiqué, ajoutant qu'il n'était "pas très optimiste".

Pour cette année, malgré les turbulences de la conjoncture internationale, le BGA table une croissance des exportations autour de 5%, après 8,5% en 2007. L'industrie allemande profite de la demande toujours forte pour ses machines et installations industrielles, notamment en provenance des pays émergents et producteurs de pétrole.

Mais les exportateurs allemands, qui vont disputer cette année avec leurs homologues chinois le premier rang mondial, devraient ressentir les effets du ralentissement économique mondial l'an prochain, et d'un euro structurellement fort par rapport au dollar. Pour Anton Börner, un taux de conversion à 1,40 dollar est "un plancher à long terme". "Je ne crois pas que le dollar va jamais revenir à des niveaux qui nous réjouiraient vraiment", a-t-il ajouté, "et même chose pour le pétrole".

Sur le marché des changes, l'euro évoluait à son plus bas niveau depuis six mois face au dollar mardi matin, sapé par l'aggravation des craintes sur l'état de santé de l'économie européenne, et notamment de l'Allemagne. Vers 11 heures à Paris, l'euro valait 1,4673 dollar contre 1,4696 dollar lundi soir, après avoir plongé à 1,4631 dollar contre 1 euro, son plus bas niveau face au billet vert depuis le mois de février.

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