Kosovo : le parlement a proclamé l'indépendance

Le parlement du Kosovo, peuplé à 90% d'albanophones, a voté dimanche par acclamation la proclamation d'indépendance de cette province du sud de la Serbie à majorité albanaise. Vojislav Kostunica, Premier ministre serbe, a condamné cette déclaration unilatérale d'indépendance.

Le Parlement du Kosovo a voté dimanche par acclamation la proclamation d'indépendance de cette province du sud de la Serbie à majorité albanaise, a constaté l'AFP. "A partir de maintenant, le Kosovo a changé de position politique, nous sommes désormais un Etat indépendant, libre et souverain", a déclaré le président du parlement, Jakup Krasniqi, aux députés qui avaient auparavant voté par acclamation lors d'une session plénière extraordinaire.

La proclamation d'indépendance du parlement kosovar est un "important développement" pour le Kosovo et une déclaration officielle devrait être faite lundi à l'issue d'une réunion à Bruxelles, a déclaré dimanche un porte-parole du Foreign Office.

Les Etats-Unis, principaux artisans de l'indépendance du Kosovo, cherchent aujourd'hui à limiter la casse avec la Serbie pour éviter qu'elle ne tourne le dos à l'UE et retourne dans le giron de la Russie. Dimanche, la porte-parole de la Maison blanche, Dana Perino, a indiqué à la presse à Dar es Salaam, où le président George W. Bush poursuivait une tournée en Afrique, que de hauts responsables américains avaient été en contact avec leurs homologues russes et serbes à propos de la déclaration d'indépendance du Kosovo.

Vojislav Kostunica, Premier ministre serbe, a condamné dimanche la déclaration unilatérale d'indépendance adoptée quelques minutes plus tôt par le parlement kosovar à Pristina, évoquant à cet égard "un Etat faux".
Pour le chef du gouvernement de Belgrade, le soutien apporté par les Etats-Unis à cette initiative "viole l'ordre international".

Le commandement des forces de l'Otan au Kosovo, le général français Xavier de Marnhac, a prévenu que la KFOR "répondrait et s'opposerait à toute provocation qui pourrait se produire pendant cette période, aussi bien de la part des Albanais que des Serbes".

A Belgrade, un millier de personnes avaient manifesté samedi contre la perte du Kosovo. "Nous sommes prêts à nous battre pour le Kosovo", a affirmé l'un des manifestants, Ivan Ivanovic. Mais le pouvoir serbe, qui a fait voter cette semaine par les députés une résolution annulant par avance l'indépendance de la province, a exclu de recourir à la force. Il pourrait en revanche prendre des mesures de sanction, comme une fermeture des frontières ou la non-reconnaissance des passeports délivrés à Pristina.

Le ministre serbe pour le Kosovo, Slobodan Samardzic, a déclaré dimanche que l'Etat serbe resterait au Kosovo "là où c'est possible" et réitéré que Belgrade refuse de coopérer avec la mission de l'UE et les Kosovars albanais, juste avant leur proclamation d'indépendance. "L'Etat serbe sera présent au Kosovo afin de permettre aux citoyens, Serbes et tous ceux qui sont loyaux à la Serbie, une vie normale", a déclaré M. Samardzic à Kosovska Mitrovica, la ville ethniquement divisée du nord du Kosovo. Le ministre se référait à la partie nord du Kosovo, adossée à la Serbie et peuplée en majorité de Serbes, mais également aux enclaves serbes disséminées sur le territoire du Kosovo.

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