Allemagne : la consommation ralentit, l'activité industrielle se renforce, le chômage baisse

Les ventes de détail ont reculé de 1,6% en février et de 0,3% sur un an en raison de l'inflation qui commence à peser sur les dépenses des ménages. Toutefois, l'indice NTC/BME du secteur manufacturier est ressorti meilleur que prévu et le nombre de chômeurs a encore reculé de 55.000 en mars.

Trou d'air pour la consommation outre-Rhin ! Les ventes au détail en Allemagne ont subi une baisse inattendue de 1,6% en février par rapport à janvier en termes réels, la hausse des prix alimentaires ayant rendu le consommateur prudent, selon les chiffres publiés ce mardi par l'Office fédéral de la statistique. Sur un an, la baisse est de 0,3%.

Les économistes tablaient sur une hausse de 0,5% des ventes sur un mois et de 0,7% sur un an. Les raisons de ce mauvais résultat sont bien identifiées, pour Sylvain Broyer, chez Natixis : même si la croissance de l'emploi a un effet très positif sur les revenus, "les impôts progressent plus vite et les transferts publics faiblissent", souligne l'économiste, tandis que la pression inflationniste sur les produits de base pèse sur la situation des ménages.

L'indicateur publié ce mardi par l'Office fédéral ne prend en compte ni les ventes de voitures, ni le chiffre d'affaires des stations-service. Il est fondé sur les données de sept Länder (Etats régions) allemands représentant 76% du volume total des ventes.

La banque centrale allemande (Bundesbank), devrait publier très prochainement les chiffres globaux des ventes au détail.

Cette mauvaise nouvelle sur le front de la consommation est cependant compensée par la publication ce mardi de bons chiffres pour la croissance de l'activité industrielle en mars. Selon l'enquête NTC/BME, l'indice principal du secteur manufacturier est ressorti à 55,1, son meilleur niveau depuis août, contre en 54,9 donné en première estimation et 54,3 en février. Une bonne santé qui contraste avec les ralentissements constatés en France et en Italie, et plus généralement dans la zone euro.

Enfin, dernier signe que la croissance allemande résiste mieux que ses voisins européens à la crise, le chômage continue de baisser. Le nombre de chômeurs a reculé de 110.000 en mars, en données brutes par rapport à février, à 3,507 millions de personnes. Le taux de chômage brut, qui fait référence dans le débat public, a ainsi baissé de 0,2 point à 8,4%.

En données corrigés de variations saisonnières, celles suivies par les économistes, le nombre de chômeurs a baissé de 55.000. C'est mieux que prévu par les analystes interrogés par l'agence Thomson Financial, qui tablaient sur un recul de 40.000.

Attention toutefois, car l'Agence pour l'emploi prévoit q'un ralentissement se profile : au cours des six derniers mois, le nombre de chômeurs en CVS avait affiché une baisse plus forte chaque mois, de 67.000 en moyenne. L'Agence a ainsi reconnu dans son communiqué qu'"une baisse du chômage en mars est normale grâce à l'arrivée du printemps, mais le recul est cette fois un peu moins prononcé que l'année dernière".

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