"Le partage des contenus comme les communautés sont des thèmes qui s'imposent", a expliqué le PDG de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, en préambule à la présentation de Zaoza, service logé au sein d'une nouvelle filiale, Vivendi Mobile Entertainment. Projet 100% Vivendi, Zaoza - dont la sonorité rappelle Vizzavi, emblématique portail Internet de l'ère Messier - est un portail de contenus (musiques, clips, jeux vidéos...) disponible à la fois sur PC et sur téléphone portable.

Pour accéder en téléchargement illimité à des "milliers de contenus", l'abonné devra s'acquitter de 3 euros par mois, hors coûts de transfert de données facturés par l'opérateur mobile. A côté de cette zone aux contenus exclusifs renouvelés en permanence coexistera un magasin virtuel de paiement à l'acte. Zaoza exclut en revanche le recourt à la publicité. Dès aujourd'hui, le portail est gratuitement mis à la disposition des 116.000 inscrits de MagicZaoza, embryon du nouveau portail lancé en novembre afin de tester les goûts du marché.

En quelques mois, 800.000 téléchargements ont été effectués. Zaoza espère que ces pionnniers, incités à partager les contenus avec leurs amis l'aideront à recruter de futurs clients. Le service s'ouvrira au grand public en mars, chez les trois opérateurs de téléphonie mobile. Vivendi Mobile Entertainment vise 500.000 abonnés en France d'ici la fin de l'année, tandis qu'une version allemande est prévue pour le second semestre et un site anglais début 2009.

Des accords ont notamment été passés avec Sony-BMG, Universal Music (filiale de Vivendi), EMI et l'éditeur de jeux vidéos Eidos. En revanche, les détenteurs d'iPhone ne pourront pas télécharger les contenus protégés par des DRM (verrous numériques) différents de ceux d'Apple, comme Windows Media Audio par exemple. "En France, Zaoza fonctionne sur les 15 à 20 millions des 50 millions de portables ayant accès à l'Internet mobile", rétorque son directeur général, Cédric Ponsot.

Jusque là, un peu plus de 10 millions d'euros ont été injectés dans le projet. Un investissement similaire devrait être réalisé d'ici la fin de l'année. "Nous prévoyons d'être rentable dès en 2008 en France, avant un retour sur investissement dans l'Hexagone courant 2009", explique Cédric Ponsot. Si l'expérience est concluante, Vivendi pourra remettre au pot.