EADS prépare le marché à de nouveaux retards sur l'Airbus A380

Thomas Enders, patron d'Airbus, filiale du groupe européen EADS, a de nouveau laissé entendre ce mardi que des retards dans le programme de l'avion géant A380 n'étaient pas à exclure. Le calendrier des livraisons, notamment pour 2009, serait mis à mal.

Thomas Enders semble vouloir préparer progressivement les marchés à la mauvaise nouvelle. Depuis plusieurs jours, le patron de groupe aéronautique européen Airbus, filiale d'EADS, multiplie les déclarations ambigues, qui ont installé de sérieux doutes quant à la capacité du groupe à tenir le calendrier de son avion géant A380, dont le programme a déjà connu nombre de retards.

Ce mardi, dans un texte d'une interview à la radio allemande Deutschlandfunk, le patron allemand annonce ainsi ne pas exclure de nouveaux retards dans les livraisons de l'A380. "Airbus étudie actuellement le calendrier de livraisons de l'appareil", a-t-il indiqué.

Dans le texte, le dirigeant indique au style indirect que le groupe a sous-estimé la complexité du développement et de la fabrication du gros porteur, en particulier à Hambourg (nord de l'Allemagne). La coopération entre l'usine de la ville hanséatique et Toulouse, où est réalisé l'assemblage final, n'est pas sans difficultés, a-t-il souligné, précisant qu'environ 2.000 salariés allemands travaillent actuellement à Toulouse pour rattraper les déficits de l'usine de Hambourg.

La semaine dernière, Thomas Enders avait déjà déclaré mener actuellement "une revue majeure du plan de production" de l'avion, ajoutant "qu''il se pourrait bien que nous tenions nos objectifs". Cette formule pour le moins sybilline, a relancé les incertitudes. Dans son édition parue lundi, le magazine allemand WirtschaftsWoche écrit d'ailleurs qu'Airbus a informé ses clients de retards dans les livraisons d'A380 programmées en 2009.

Le nombre de 13 livraisons prévu cette année devrait être presque atteint mais il sera impossible de tenir les livraisons prévues de 25 appareils en 2009, avait indiqué à l'hebdomadaire économique allemand Wirtschaftswoche une source interne au groupe. Cette source avait aussi mis en doute l'objectif à moyen terme de construire quatre appareils par mois.

Un faisceau d'informations qui a donc de quoi susciter des inquiétudes sérieuses auprès des investisseurs, quand on sait que les premiers retards de l'A380 en 2007 avaient plongé Airbus dans la plus grave crise de son histoire.

Les inquiétudes sont d'autant plus vives qu'Airbus doit bientôt assurer sa plus grosse commande pour l'A380 à la compagnie Emirates, portant sur 58 appareils à 300 millions de dollars l'unité (192 millions d'euros environ).

Le titre EADS a d'ailleurs été sanctionné lundi à la Bourse de Paris, et a réalisé la plus forte baisse du CAC 40 de près de 4%. Ce mardi, le titre recule encore de plus de 1,5% à 16,13 euros à la mi-séance.

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