Semaine après semaine, les chiffres de l'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip) soulignent à quel point la flambée des prix de l'or noir se traduit négativement à la pompe et pour le porte-monnaie des Français.

Pourtant, les prix des carburants à la pompe vont "probablement" baisser d'ici une semaine, en réponse au repli des cours du pétrole depuis quelques jours, a estimé Jean-Louis Schilansky, secrétaire général de l'Ufip, interrogé ce mardi sur RMC. "Je dis "probablement" parce qu'il faut que les prix (du pétrole, ndlr) restent au niveau où ils sont" aujourd'hui, a-t-il ajouté. "S'ils restent 5 ou 6 dollars plus bas que ce qu'ils étaient il y a quelques jours, les prix à la pompe vont baisser", a-t-il indiqué.

"Les prix baissent simplement parce que l'on commence à noter un fléchissement de la demande", a indiqué Jean-Louis Schilansky, pour qui "il faut une dizaine de jours à la hausse ou à la baisse" pour constater une répercussion sur le prix à la pompe des carburants.

Le litre de gazole, carburant le plus consommé en France, s'est vendu la semaine dernière 1,4541 euro en moyenne, contre 1,4380 euro la semaine précédente. De quoi expliquer la colère actuelle de plusieurs professions, pêcheurs, routiers, chauffeurs de taxi et la multiplication des opérations escargots en guise de protestation qui perturbent, notamment ce lundi, la circulation en France, y compris en Ile-de-France. Le CRICR, centre régional d'information sur la circulation routière, dénombrait dans la matinée 224 kilomètres de bouchons en Ilde-de-France suite à ces opérations "escargot".

De son côté, le litre d'essence a atteint 1,4755 euro, contre 1,4659 euro la semaine précédente. On constate au passage que l'écart entre les prix du gazole et de l'essence s'est encore resserré. Il n'est plus que de 2,14 centimes, contre près de 3 centimes précédemment. Dans certaines stations service de France, le prix du diesel dépasse même celui du super sans plomb.

Seul le prix du fioul est légèrement redescendu, repassant sous la barre de l'euro, à 0,9985 euro le litre, contre 1,0041 euro la semaine précédente.

Le ministre du Budget interpelle les compagnies pétrolières
Invité ce mardi de Canal+, le ministre du Budget Eric Woerth a demandé aux compagnies pétrolières de contribuer davantage à la limitation des prix de l'énergie qu'elles ne l'ont fait l'année dernière. Il a rappelé que Nicolas Sarkozy avait souhaité affecter les surplus de la TVA sur la fiscalité pétrolière - 169 millions d'euros au premier trimestre - à un fonds qui viendrait en aide aux professions les plus touchées par la hausse des prix du carburant. Une proposition pour l'instant rejetée par la plupart des autres pays européens dont l'aval est nécessaire pour une telle mesure. En tout cas, pour le ministre du Budget, ce fonds doit se faire "en liaison avec les pétroliers". "Il faut que les sociétés pétrolières contribuent plus qu'elles ne le font actuellement ou qu'elles ne l'ont fait l'année dernière", a-t-il dit, rappelant que Total avait financé en 2007 la "prime à la cuve" pour le chauffage, destinée aux foyers non imposables.

Hostile par ailleurs à l'augmentation de la redevance télé pour financer la disparition progressive de la publicité sur les chaînes publiques de France Télévision, Eric Woerth se dit pour une "taxation modeste" d'internet et de la téléphonie mobile - au chiffre d'affaires global de 42 milliards d'euros.

Enfin, il prévoit pour le deuxième semestre 2009 l'ouverture du marché français des jeux en ligne, rappelant que les jeux en France rapportent 5,2 milliards d'euros à l'Etat et permettent de financer différentes filières dont celles des activités hippiques.