En Allemagne, les "Nokia" s'affirment prêts à un long combat social

Environ 15.000 manifestants se sont rassemblés à l'appel du syndicat IG Metall ce mardi devant l'usine du finlandais Nokia à Bochum, dans la Rhur. Ils voulaient protester contre la délocalisation du site en Europe centrale. Angela Merkel en personne s'est dit scandalisée par le sort réservé aux 2.300 salariés directement menacés pour leur emploi.

La France a connu le combat des "Lu" pour sauver leur usine, l'Allemagne vit depuis plusieurs jours la tragédie des "Nokia". Près de 2.300 salariés sont directement menacés de perdre leur outil de travail, et presque autant indirectement, suite à la décision surprise du constructeur de téléphones mobiles de délocaliser son usine de Bochum, pour l'essentiel vers la Roumanie. Ils ont été soutenus ce mardi par 15.000 personnes venues manifester dans les rues de la ville jusqu'aux portes de l'usine. Il s'agissait d'envoyer un signal au monde politique et au constructeur finlandais, qui doit se préparer à un long conflit social.

Des salariés du constructeur automobile Opel et de l'aciériste ThyssenKrupp faisaient partie du cortège en signe de solidarité. Depuis les représentants du pouvoir régional et fédéral à Berlin au président du syndicat IG Metall, tous ont appelé au retrait de la décision de fermeture du site, le dernier du groupe en Allemagne. Le secrétaire d'Etat à l'économie, Hartmut Schauerte, veut négocier à ce sujet avec Nokia. Ce constructeur "a des affaires et une image à perdre" dans cette histoire, a-t-il souligné.

Du côté de Nokia, aucune offre de rencontre avec des interlocuteurs allemands n'est programmée dans les prochains jours. Lundi, des représentants du comité d'entreprise et du syndicat IG Metall, s'étant rendus à Helsinki pour négocier avec la direction de Nokia, n'ont rien obtenu. Dans une interview radiophonique ce mardi, la chancelière Angela Merkel (CDU) a reconnu qu'il n'y avait "pratiquement aucune chance" de voir Nokia revenir sur sa décision.

Tout devait au moins être mis en oeuvre pour un accompagnement social des personnes touchées. Angela Merkel a elle-même parlé au téléphone lundi avec le président de Nokia, pour lui faire le reproche de la politique de communication "inacceptable" menée par le groupe.

Craignant peut-être l'afflux de journalistes allemands à Helsinki pour la mitrailler de questions, la direction du groupe a décidé d'annuler la conférence de presse prévue jeudi lors de la publication des résultats de l'exercice 2007. Seule une conférence téléphonique pour analystes est prévue. Ces derniers tablent sur un résultat global de l'ordre de 6,7 milliards d'euros.

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