Invité de l'émission les "4 Vérités" sur France 2, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel a indiqué ce mardi matin que l'inflation en France a été en recul de 0,2% en juillet, ce qui donne une hausse de 3,6% sur un an.

"Après plusieurs mois consécutifs de hausse, le chiffre de juillet montre une stabilisation, on est à -0,2% en juillet, et à +3,6% sur un an, c'est à dire la même tendance que celle observée en juin", a déclaré Luc Chatel. Et de poursuivre: "la baisse des prix des matières premières laisse penser que le pic d'inflation est derrière nous".

Ces chiffres viennent d'être confirmés à l'instant par l'Insee, l'Institut national de la statistqiue et des études économiques. Cette pause dans les prix est une bonne nouvelle pour le gouvernement. En juin, l'indice des prix à la consommation avait augmenté de 0,4% sur un mois contre 0,5% en mai, et de 3,6% sur un an contre 3,3% le mois précédent. Au cours des trois derniers mois, les prix à la consommation restent en hausse de 0,7%.

La baisse du prix du pétrole est "une bonne nouvelle pour les Français", estime en outre Luc Chatel, même s'"il faut rester extrêmement prudent compte tenu de la volatilité". "Les matières premières alimentaires ont entamé un processus de baisse important", ajoute le porte-parole du gouvernement, selon qui la baisse sera répercutée sur les prix en magasins "dans les prochains mois". Enfin, la loi de modernisation de l'économie adopté par le Parlement cet été permettra de faire baisser les prix dans la grande distribution, ajoute-t-il.

La hausse annoncée des tarifs réglementés de l'électricité et du gaz, "ce n'est pas très bon pour le pouvoir d'achat", reconnait toutefois Luc Chatel. "En même temps, la préoccupation dans cette augmentation du gouvernement, ça a été la prise en compte du pouvoir d'achat. "Le gouvernement a proposé une hausse de 2% des tarifs réglementés d'EDF et de 5% de ceux de GDF-Suez, des chiffres inférieurs à ceux demandés par les deux entreprises, tient à souligner le porte-parole du gouvernement.

Dans son communiqué, l'Insee note que le repli des prix en juillet provient, en raison des soldes d'été, de la baisse des prix de l'habillement (-9,5%) - chaussure et des autres produits manufacturés -, et dans une moindre mesure, du recul des prix des produits frais (-1,5%). Les prix de l'énergie (+0,2%), des transports et communications (+2,1%) et des services (+0,9%) augmentent légèrement.

"Pointer du doigt le recul des prix en juillet par rapport à juin n'a strictement aucun sens", les données de l'Insee "prenant en compte les baisses de prix liées aux soldes", tempère Nicolas Bouzou, chez Asterès. "Les prix à la consommation sont toujours, en moyenne, plus faibles en juillet qu'en juin", souligne l'économiste. Pour autant, si la baisse des cours des matières premières se confirme, cela "aurait un impact sensible sur l'inflation", reconnaît-il.

Dans sa dernière enquête de conjoncture, publiée en juin, l'Insee prévoyait que l'inflation atteindrait son sommet cet été avant de refluer en-dessous de 3% à la fin de l'année, à condition que le cours du baril de pétrole se stabilise.

Les données venues de la grande distribution sont un peu moins favorables. Les prix des produits de grande consommation y ont augmenté de 0,2% en juillet et de 5,3% sur les douze derniers mois. Ils étaient restés stables en juin.

Dans les hypermarchés, les prix des produits de grande consommation sont en hausse de 0,2%, et de 0,4% dans les supermarchés et sur un an de respectivement 5,7% et 5,1%. Dans les autres formes de vente, les prix ont augmenté de 0,3% en juillet et de 6,4% sur un an.

Dans la grande distribution, après une stabilistaion en juin, les prix des produits alimentaires hors produits frais sont repartis à la hausse : +0,2% sur un mois, +6% sur un an.