Divergences Ljubljana-Paris sur le projet euro-méditerranéen

Le président en exercice de l'UE, le Premier ministre slovène Janez Jansa, a émis publiquement des réserves sur le projet d'Union méditerranéenne, cher à Nicolas Sarkozy. Si Rome et Madrid semblent avoir avalisé ce projet, nombre d'autres Etats-membres sont plus réticents.

Le Premier ministre slovène, qui s'est adressé aux députés européens ce mercredi 16 janvier à Strasbourg, a jeté, en passant, une pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy. Venu présenter les priorités de sa présidence de l'Union européenne pour les six prochains mois, Janez Jansa a implicitement manifesté, en effet, de nettes réserves envers le projet d'Union méditerranéenne dont le président de la république française semble vouloir faire l'un des axes principaux de sa propre présidence de l'Union au second semestre de 2008.

Traitant des relations de l'Union avec ses "voisins", le chef du gouvernement slovène a déclaré : "ce dont nous avons besoin, ce n'est pas une duplication ou des institutions entrant en concurrence avec celles de l'Union et impliquant une partie de l'Union et une partie des voisins de l'Union. Cette dernière forme un tout cohérent et c'est seulement ainsi qu'elle peut être suffisamment efficace pour établir la paix, la stabilité et le progrès dans son voisinage et au-delà".

C'est là une nouvelle mise en garde feutrée adressée à Paris et, dans une certaine mesure, à Rome et Madrid qui paraissent avoir avalisé le projet du chef de l'Etat français lors des récents entretiens de ce dernier avec Romano Prodi et Jose luis Zapatero. Les pays du Nord de l'Union n'ont pas montré jusqu'ici, en effet, un grand enthousiasme envers une initiative qui leur fait craindre un double inconvénient : ne pas avoir un vrai droit de regard sur ces coopérations euro-méditerranéennes "nouvelle manière", tout en étant partie payante à travers le budget européen.

De même, la Commission de Bruxelles, malgré la prudence de ses dirigeants, cache mal ses réticences vis-à-vis d'une démarche qui, quoi qu'en dise Paris, empièterait sur ses prérogatives actuelles dans le pilotage de la "politique de voisinage" de l'Union.

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