Municipales : les 22 candidats membres du gouvernement s'en sortent bien

Parmi les ministres et secrétaires d'Etat candidats, 14 sont élus ou réélus dès le premier tour et 3 sont en ballotage difficile. L'Elysée avait assuré que, même battus, ils conserveraient leurs portefeuilles.

Les 22 ministres candidats ne se sortent pas si mal de ces élections municipales, où la poussée de la gauche apparaît très forte. Le premier d'entre eux, François Fillon, est élu à Solesme dans la Sarthe, dès le premier tour. Il n'était pas tête de liste.

Certains ministres figurant en tête de liste ont été réelus dès le premier tour. C'est le cas de Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, dans son fief de Biarritz, d'Eric Woerth, ministre du Budget, à Chantilly (Oise). Eric Besson, secrétaire d'Etat chargé de la prospective, conserve sa mairie de Donzère (Drôme), qu'il dirigeait avant son entrée au gouvernement sous l'étiquette PS. Dominique Busserau, secrétaire d'Etat au Transports, est réélu à Saint-Georges-de-Didonne, comme André Santini, secrétaire d'Etat à la fonction publique, à Issy-les-Moulineaux et Hervé Morin, ministre de la Défense, à Epaignes (Eure).

Dès le premier tour, Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement, prend au PS la mairie du Puy-en-Velay et Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la consommation, prend celle de Chaumont (Haute-marne) toujours au PS.

D'autres ministres ont été élus sur des listes qu'ils ne dirigeaient pas. C'est le cas de Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, et de Valérie Letard, secrétaire d'Etat à la solidarité, à Valencienne, de Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, à Villeneuve-la-Garenne, d'Hervé Novelli, secrétaire d'Etat aux entreprises, à Richelieu (Indre-et-Loire) et de Xavier Bertrand, ministre du Travail, à Saint-Quentin (Aisne) dont la liste obtient 60,80% des voix.

Quelques ministres sont en ballotage comme Christian Estrosi, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, qui tentait de prendre Nice à Jacques Peyrat (divers droite). Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangère et leader de Gauche moderne, obtient 40,35% des voix à Mulhouse, dont il est maire, élu sous l'étiquette PS. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, est également en ballotage à Longjumeau (Essonne). Rachida Dati obtient 49,5% dans le VII° arrondissement, frôlant l'élection au premier tour dans un secteur traditionnellement de droite.

Xavier Darcos, ministre de l'Education nationale, qui se lançait dans un combat délicat pour conserver Périgueux (Dordogne), est en ballatoge plus difficile. Même difficulté pour Rama Yade, secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, qui figurait sur la liste de la maire sortante. Celle-ci est devancée par la liste PS. Christine Lagarde, ministre de l'Economie, est quasiment battue. Elle se présentait dans le XII° arrondissement de Paris sur la liste conduite par Jean-Marie Cavada. Celle-ci affiche 20 points de retards sur son adversaire PS.

Tous ont choisi de briguer les suffrages des électeurs au prix d'un paradoxe : les ministres candidats ne seront pas contraints de démissionner en cas d'échec, même si l'exécutif a fait du scrutin un enjeu national. Conscients du risque, nombre de prétendants ne cachaient pas leur malaise face à la "nationalisation" des élections qui, de l'avis des analystes, pouvaient se solder par un vote sanction à l'encontre de Nicolas Sarkozy.

L'Elysée les a assurés qu'ils conserveraient leur portefeuille même défaits, contrairement aux élections législatives de l'an dernier (où ils étaient 11 sur 22 à se présenter). Mais un désaveu électoral n'aurait rien d'anodin. Ainsi le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a-t-il renoncé fin novembre à se présenter dans le bastion socialiste de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), jugé imprenable.

Restera ensuite à trancher la question du cumul des mandats. En novembre, Nicolas Sarkozy, reprenant une proposition de la commission Balladur sur la réforme des institutions, avait souhaité que soit interdit "le cumul d'une fonction ministérielle avec tout mandat électif, à tout le moins avec tout mandat exécutif". La pratique pourrait s'avérer plus souple, là encore au prix d'une contradiction.

La jurisprudence Jospin de 1997, reconduite par Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin, interdisait à un ministre de présider un exécutif local, mais cette règle a déjà souffert des dérogations, notamment en faveur de Nicolas Sarkozy

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