Airbus n'est pas sûr de tenir ses objectifs de calendrier pour l'A380

Le patron de l'avionneur européen, Thomas Enders, a déclaré "mener une revue majeure" du programme de l'avion géant, indiquant qu'il s'agissait d'un "programme de production très serré". Des déclarations qui laissent planer le doute sur d'éventuels nouveaux retards de livraisons de l'A380, alors qu'Airbus doit honorer sa plus grosse commande à la compagnie Emirates.

Le doute sur un éventuel nouveau retard dans la livraison de l'Airbus A380, avion géant de plus de 500 places, s'est installé, après les déclarations pour le moins ambigues ce mardi du président de l'avionneur européen, principale filiale d'EADS, Thomas Enders. Lors d'un déplacement à Dubaï pour l'ouverture d'un centre logistique dédié aux compagnies aériennes du Moyen-Orient, ce dernier a déclaré mener actuellement "une revue majeure du plan de production" de l'avion, dont le programme a connu déjà nombre de difficultés et de retards.

"Nous sommes en train de conduire cette revue actuellement et il se pourrait bien que nous tenions nos objectifs", a-t-il ajouté. "C'est un programme de production très serré et nous devons toujours nous en préoccuper", avant de souligner qu'il s'agissait d'un "sujet difficile." Ce manque de certitudes, qui a de quoi laisser planer le doute quant à la capacité d'Airbus de respecter son programme de livraisons, a été ensuite tempéré par un porte-parole du groupe. "Nous sommes confiants quant à notre capacité d'atteindre nos objectifs de livraisons", a déclaré ce dernier.

Le programme actuel d'Airbus a pour objectif de livrer 13 versions de l'A380 en 2008 et 25 en 2009. Si l'A380 est entré en service l'année dernière sous les couleurs de la compagnie aérienne Singapore Airlines , le projet dépend surtout financièrement de la commande record effectuée par Emirates, une compagnie basée justement à Dubaï, portant sur 58 appareils à 300 millions de dollars l'unité (192 millions d'euros environ). Le président d'Emirates Tim Clark a ainsi déclaré qu'il pensait pouvoir réceptionner quatre A380 d'ici à la fin 2008 et un cinquième d'ici mars prochain.

Ce mardi soir, le titre EADS reculait nettement à la clôture de la Bourse de Paris. L'action a perdu 1,4% à 15,47 euros.

Airbus : tensions persistantes autour de la vente des sites français

A l'issue d'une rencontre entre les syndicats et la direction d'Airbus, des milliers de salariés d'Airbus France ont de nouveau débrayé ce mardi pendant deux heures pour soutenir leurs syndicats qui espèrent voir les sites promis à la vente de Saint-Nazaire et Méaullte rester dans le giron de l'avionneur. Les salariés d'Airbus en France avaient déjà fait grève pendant quatre heures jeudi dernier afin de dénoncer ce qu'ils perçoivent comme un manque d'équité de la part de leur direction dans le processus de ventes de sites en Allemagne et en France. Faute de repreneurs, la direction d'Airbus a en effet décidé de filialiser à 100% trois de ses sites allemands, Varel, Nordenham et Augsbourg, au lieu de les vendre comme il était prévu dans le plan de restructuration Power8, à l'instar des sites français de Méaulte et Saint-Nazaire Ville, et du site britannique de Filton. Ce mardi, le directeur général d'Airbus, Fabrice Brégier, a néanmoins annoncé que le groupe était en contact "très préliminaire avec des investisseurs potentiels" pour la reprise des trois sites allemands concernés. Le directeur général d'Airbus a également reconnu ce mardi qu'il ne fallait "pas préjuger de la décision" sur la vente des sites français de Méaulte et Saint-Nazaire à l'équipementier français Latécoère, en phase finale de négociation pour l'acquisition des usines. Celui-ci rencontrerait en effet des problèmes de financement.

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