Laurence Parisot remet la pression sur l'UIMM

La guerre ouverte patronale se poursuit, après une accalmie hier. La présidente du Medef constate que la fédération patronale donne de mauvais arguments pour justifier le maintien des mandats dont l'UIMM dispose dans les organismes sociaux. Elle souhaite que soit lancé un appel d'offre sur la gestion des fonds de l'UIMM.

Après un apaissement hier lundi 10 mars, Laurence Parisot remet la pression sur l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), ce mardi 11. Elle attaque la puissante fédération patronale sur deux points qui font mal: les mandats et l'argent.

"Je demande que l'ensemble des mandats nationaux détenus par l'UIMM fassent l'objet d'une remise à plat, il n'y a toujours pas d'accord sur cette question", regrette Laurence Parisot, ce mardi 9 février sur France Inter. "Je crois que l'attribution de ces mandats doit se faire d'une manière démocratique et je voudrais que l'UIMM accepte cette notion de débat, de démocratie", afin que les mandats soient tenus par "des personnes au dessus de tout soupçon", ajoute celle qui mène depuis quelques semaines le combat contre la principale fédération patronale.

La présidente du Medef demande en particulier que les mandats dans des organismes paritaires détenus par l'UIMM au nom du Medef lui soient remis et qu'ils soient attribués démocratiquement. Sur plus de 900 mandats nationaux dont dispose le Medef dans des organismes à vocation économique ou sociale, une centaine sont occupés par des membres de l'UIMM, particulièrement dans le champ du social.

Cela concerne notamment la présidence de l'Agirc, la caisse de retraite des cadres, à laquelle a été élu récemment Dominique de Calan. Celui-ci a abandonné son poste de délégué général adjoint de la puissante centrale patronale à la suite de sa mise en cause dans l'affaire des versements suspects

Plus violent encore, la présidente du Medef s'attaque à la caisse secrète de l'UIMM, les 600 millions mis à jour à l'occasion de l'affaire des retraits suspects. "Il faut qu'il y ait un appel d'offres pour que cet argent soit géré le mieux possible et que, éventuellement, une partie soit consacrée à des causes utiles", souhaite Laurence Parisot qui ajoute: "là aussi, il faudra de la transparence, il faudra dire les choses". Si la présidente du Medef voulait mettre sous tutelle la principale source de puissance de l'UIMM, elle ne s'y prendrait pas autrement.

"Cet argent appartient à l'UIMM et l'utilisation de ces fonds fait partie des chantiers de modernisation engagés à marche forcée par le nouveau président de l'UIMM, Frédéric Saint-Geours", a réagi l'UIMM. La fédération "annoncera avant la fin du mois de mars les résolutions qui auront été prises et validées par son bureau pour une utilisation juste et utile de ces fonds qui ont été parfaitement gérés. Plusieurs projets sont à l'étude, dont la création d'une fondation, et c'est au bureau de prendre les décisions avant de les soumettre à l'ensemble des membres de l'UIMM lors de la prochaine assemblée générale, le 19 mars".

L'UIMM dispose d'une caisse de secours mutuel, l'Epim, créée en 1972, destinée à soutenir les entreprises adhérentes ayant subi des préjudices lors de conflits sociaux. "Au total, 290 millions d'euros ont été encaissés par l'organisation, dont 170 millions ont été utilisés depuis 35 ans pour indemniser les entreprises. Les 120 millions restants, une fois placés, ont permis d'atteindre au total de 600 millions", avait expliqué l'ancien président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac. C'est la révélation de retraits suspects de l'ordre de 19 millions d'euros entre 2000 et 2006 qui a déclenché le scandale dans lequel se débat l'UIMM.

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