Christian Noyer (BdF) apporte son soutien sans faille à la Société Générale

Le gouverneur de la Banque de France fait bloc autour de la banque prise en plein scandale. Il justifie l'attitude de la Société générale quant au débouclage massif et secret des positions frauduleuses et conforte l'action de Daniel Bouton, le patron de la banque, désormais sur la sellette.

En pleine tempête, la Société Générale peut compter sur le soutien sans faille de la Banque de France et de son gouverneur. Ainsi, Christian Noyer a réaffirmé ce lundi que la banque, mise à mal par une fraude massive d'un de ses trader ayant occasionné une perte de 4,9 milliards d'euros, avait eu raison de liquider sans attendre la position frauduleuse de 50 milliards de dollars dès lors qu'elle avait été découverte.

"La position était de 50 milliards. A partir du moment où le président connaissait cette position, cela devenait sa position", a-t-il expliqué sur les ondes de BFM. "Cette décision est probablement la seule qui pouvait être prise pour s'assurer que l'établissement ne courrait pas aussi longtemps un risque dramatique", a-t-il ajouté.

La banque est en effet accusée d'avoir accéléré, par le débouclage massif et secret de la position frauduleuse, la chute des marchés financiers européens lors du "lundi noir" du 21 janvier.

"C'est la décision du président de la Société générale, ce n'est pas une position concertée contrairement à ce qui a pu être dit", a insisté le gouverneur de la Banque de France, apportant son soutien à Daniel Bouton, le président de la Société Générale. "Le débouclage de la position a été effectué de manière très professionnelle, en très peu de temps et sans faire bouger les marchés", a-t-il affirmé.

De même Christian a assuré que l'affaire de la Société Générale n'avait "rien à voir" avec la politique monétaire de la Fed. Les observateurs avait en effet noté la concordance entre le débouclage de la position et la baisse de taux massive décidée le mardi 22 janvier par la Réserve fédérale américaine.

En ce qui concerne le déroulé des faits, Christian Noyer a précisé avoir été informé par la Société générale le dimanche 20 janvier. Il a ensuite informé à son tour le gouvernement le mercredi, soit quatre jours après, à la veille de l'annonce publique de la fraude. Un délai qui aurait agacé le gouvernement et Nicolas Sarkozy, prévenu au dernier moment lors du Conseil des Ministres.

Face aux accusations de manipulations de la Société Générale, qui chercherait selon celles-ci à dissimuler des pertes importantes liées à la crise du "subprime", le gouverneur de la Banque de France a de nouveau affirmé que cette affaire n'avait "aucun rapport".

Un soutien sans faille à la banque, donc, que Christian Noyer devrait réitérer devant le gouvernement. Le gouverneur de la BdF a confirmé qu'il soumettrait des "premiers éléments" de l'enquête de la Commission bancaire, qu'il préside, à Christine Lagarde, la ministre de l'Economie et des Finances, sous huit jours comme l'a demandé François Fillon.

Seul erreur que le gouverneur reconnaît : les défaillances dans le système de contrôle de la banque. "Le système de contrôle de la Société générale nous apparaissait bon, or apparemment il y a eu des failles", a-t-il constaté en notant toutefois qu'il avait "parfaitement fonctionné sur le risque subprime".

"Nous allons nous concentrer sur le renforcement des contrôles", a-t-il dit en souhaitant une muraille de Chine "plus étanche". "Une fois que nous aurons totalement expertisé nous ferons bénéficier les autres superviseurs partout dans le monde", a-t-il assuré.

Pour finir sur une note encore plus positive, Christian Noyer a redit que la Société Générale est en "parfaite santé" et rappelé qu'elle dégagerait un bénéfice malgré les pertes annoncées jeudi.

Par ailleurs l'optimisme du gouverneur est de rigueur également pour la croissance européenne. Christian Noyer a ainsi a reconnu que l'économie allait "ralentir" en Europe en raison de la crise des "subprimes" qui affecte l'économie américaine. "Mais rien ne permet de dire que nous allons avoir un ralentissement fort, je n'ai pas vu beaucoup d'indices en fort ralentissement", a-t-il estimé.

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