Air France-KLM prêt à entrer au capital de Delta Air Lines

Selon des sources internes françaises, Air France-KLM compte investir dans l'entité qui résultera d'une fusion entre Delta et Northwest, ses deux partenaires américains.

Air France-KLM entend bien mettre la main à la poche pour sécuriser ses positions outre-Atlantique. Selon plusieurs sources internes, le groupe français compte investir dans le capital de l'entité qui résultera d'une fusion entre ses deux partenaires américains dans l'alliance Skyteam, Delta et Northwest. "La somme est conséquente", explique à La Tribune l'une des sources, sans donner plus de précisions. Les négociations, qui passent par une représentation du groupe français au conseil d'administration de Delta, ne sont pas finalisées. Des informations qui confirment celles de l'agence Bloomberg. Un projet en gestation depuis longtemps que La Tribune avait dévoilé dès le 13 avril 2007. Officiellement, Air France-KLM ne fait pas de commentaire. Interrogé par des analystes cet après-midi, le numéro deux d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon, a laissé entendre que le groupe allait prendre une participation: "Ce sera un investissement raisonnable et la façon la plus valide de consolider fortement notre activité transatlantique", a-t-il affirmé.

C'est le soutien financier d'Air France-KLM qui semble avoir été l'élément déterminant pour convaincre certains administrateurs réticents de Delta de fusionner avec Northwest comme ce scénario semble se dessiner. Et non pas avec United Airlines, l'autre compagnie américaine avec qui le PDG de Delta, Richard Anderson, a aussi engagé des discussions pour aboutir à une fusion. Un schéma que soutenaient de nombreux administrateurs de Delta puisqu'il était censé générer plus de valeur.

"Une fusion avec United est pour Delta beaucoup plus intéressante", admet-on chez Air France. En effet, s'agissant de membres de deux alliances différentes (United appartient à Star Alliance), les synergies, aujourd'hui nulles, seraient beaucoup plus importantes. De plus, par un simple effet de taille, United, numéro deux américain, apporte plus de synergies que Northwest, numéro quatre.

C'est donc pour rendre l'option Northwest plus attractive qu'Air France-KLM a décidé d'intervenir. Le groupe français y est obligé. Si Delta se rapprochait de United et quittait Skyteam, Air France perdrait son allié stratégique aux Etats-Unis. A l'heure de l'ouverture du ciel transatlantique début avril, un tel basculement d'alliances aurait été préjudiciable.

En revanche, dans ce contexte, une fusion Delta-Northwest constitue un véritable jackpot pour Air France-KLM. La compagnie néerlandaise est fortement liée sur le plan commercial avec Northwest à travers une joint-venture entre l'Europe et les Etats-Unis, un système dans le jargon de l'aérien de partage de coûts et de recettes sur un plan de vols communs sans liens capitalistiques. Soit le plus haut degré d'une alliance commerciale. Ce qu'ont prévu de mettre en place également Air France et Delta à partir de fin mars.

Ces deux joint-ventures travailleront parallèlement dans la mesure où Northwest ne dispose pas d'immunité antitrust avec Air France, et Delta non plus avec KLM. Pour y remédier, ces quatre compagnies, mais aussi Alitalia et CSA, ont demandé aux autorités américaines une immunité globale. La réponse est toujours incertaine. Aussi, une fusion Delta-Northwest simplifierait les choses.

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