Les étudiants boursiers ne paieront plus de droit d'inscription aux concours des ESC

Cette mesure est prise par les écoles du réseau des CCI, dont HEC, l'Essec, l'ESCP-EAP, et 25 autres grandes écoles. Elle est destinées à éviter que les jeunes les plus modestes ne soient dissuadés de tenter leur chance aux concours d'entrée aux grandes écoles de commerce.

Les droits d'inscriptions aux concours d'entrée des 29 ESC (Ecoles supérieures de commerce) affiliées aux CCI (Chambres de commerce et d'industrie) ne seront plus acquittés par les étudiants bousiers. La mesure a été annoncée lors d'une conférence de presse, par Jean-François Bernardin, président de l'ACFCI (Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie), qui s'est réjoui du caractère "de plus en plus social" des ESC.

Alternance, tutorat de jeunes défavorisés, admissions parallèles et, dès cette année, gratuité des frais d'inscription aux concours pour les boursiers : l'assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie met en avant les "efforts" d'ouverture entrepris par les écoles supérieures de commerce. Les frais d'inscription à ces concours étaient, en effet, l'un des facteurs qui dissuadait les jeunes issus de milieux sociaux défavorisées de tenter leur chance.

Le réseau rassemble, outre les trois "grandes" - HEC, Essec, ESCP-EAP - plus de 25 grandes écoles de commerce, à Paris ou en Province, qui forment chaque année plus de 10 000 jeunes managers. Globalement, ces dernières admettent aujourd'hui 20 % d'élèves boursiers sur critères sociaux et autant de jeunes issus des catégories socio-professionnelles ouvriers-employés.

Mais le chiffre masque des disparités notables suivant les écoles. HEC, par exemple, comptabilise 12 % de boursiers sur critères sociaux. Ce sont les écoles moins prestigieuses, les ESC de Province, qui lissent les statistiques : "En région, le taux de boursiers se situe entre 22 et 25 % voire plus", rapporte Andrés Atenza, directeur général de l'ESC Clermont.

En outre, le véritable problème se situe en amont des grandes écoles, dans le système des classes préparatoires, qui reste très élitiste, voire de l'enseignement secondaire (seuls 20 % des candidats au bac S - celui qui donne accès aux meilleures prépas - sont issus de catégories sociales défavorisées).

D'où les tentatives des ESC dites d'ouvertures sociales, vertueuses mais de portée limitée. "Une grande école, pourquoi pas moi ?" de l'ESSEC, le projet Phoenix d'Euromed Marseille ou encore le Cercle passeport Télécoms... "Ces actions de parrainages de lycéens vers l'enseignement supérieur, par des étudiants et des équipes pédagogiques, ont jusqu'ici déjà touché plus de 3000 jeunes", se félicite Jean-François Bernardin.

Les ESC développent également en leur sein l'apprentissage, rémunéré et dispensant du paiement des frais d'inscription. "En 2008, l'ensemble des écoles de commerce proposeront cette formule, souvent en 2e et 3e année, exception faite d'HEC", précise le président de l'ACFCI. Audencia Nantes, qui vient de voir sa demande acceptée auprès du Conseil régional, s'apprête en effet à ouvrir une filière en apprentissage.

Enfin, reste le vecteur des admissions parallèles : 40 % des recrutements en moyenne. Ces dernières représentent une ouverture, à partir de bac+2, pour les étudiants issus d'autres cursus que les classes préparatoires. Dans les faits, les ESC de province restent, encore une fois, les plus accessibles... On ne défera pas le système de reproduction des élites françaises en un jour.

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