KfW met en vente sa filiale en difficulté IKB

Minée par la crise financière, IKB est désormais à vendre. KfW, qui en possède 37,8%, a dû provisionner 4,8 milliards d'euros au titre de sa filiale.

La banque publique allemande KfW a annoncé ce vendredi matin la mise en vente de sa filiale en grande difficulté, la banque IKB. L'annonce fin juillet que cette dernière serait gravement impactée par les premiers symptômes de la crise du subprime, avait conduit son actionnaire, à envisager, peu de temps après, de s'en séparer. KfW détient actuellement 37,8% de la banque spécialisée dans le financement des petites et moyennes entreprises. Cette part doit monter à 43,4% dans le cadre d'une émission d'obligations convertibles en actions. A cela s'ajoutent 11,8% actuellement détenus par une fondation privée, qui compte aussi céder sa participation lors de ce processus.

Les acheteurs intéressés peuvent dès à présent déposer une offre non contraignante pour la banque. Ces derniers mois, plusieurs institutions s'étaient montrées intéressées. DZ Bank a réitéré dès septembre l'intérêt pour IKB qu'elle avait formulé dès avant que la crise n'éclate, en juin. La Fédération des Caisses d'épargne allemande s'est également exprimée favorablement sur l'idée d'un rapprochement. En octobre, c'était au tour de Postbank d'expliquer que le rachat d'IKB créerait des synergies avec son établissement. D'autres noms ont circulé également depuis l'automne, notamment HSBC et Commerzbank, cette dernière ayant depuis changé d'avis.

Le 30 juillet 2007, la petite banque semi-publique avait annoncé qu'elle ne serait pas en mesure de tenir ses prévisions de résultat. Elle avait averti qu'elle s'attendait à une perte de 600 à 700 millions d'euros au titre de son exercice 2007-2008 (clos le 31 mars). Finançant 20.000 PME allemandes et leader du crédit long terme aux entreprises industrielles avec une part de marché de 13,5%, IKB était exposée, en août, à hauteur de 7,8 milliards d'euros sur les crédits immobiliers à risque.

Mi-août, son actionnaire principal l'avait renflouée à hauteur de 2,5 milliards d'euros, tandis qu'un pool bancaire lui apportait un soutien d'un milliard d'euros. Peu de temps après, l'agence de notation Fitch avait dégradé en catégorie "junk" des titres d'un fonds détenu par IKB, invoquant l'incapacité de ce véhicule d'investissement structuré à accéder au marché commercial. Pour donner de la liquidité à ce fonds, IKB avait alors bénéficié de la part de son actionnaire d'une ligne de crédit de 8,1 milliards d'euros. Malgré tout, les mauvaises nouvelles ont continué de peser sur la banque et son actionnaire: fin novembre, KfW avait annoncé qu'elle allait presque doubler sa provision pour risque du fait d'IKB, la portant de 2,5 à 4,8 milliards d'euros.

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