BT Group : 1% de croissance au troisième trimestre et un bénéfice net divisé par quatre

Au regard des résultats de l'opérateur de télécommunications britannique BT Group pour son troisième trimestre 2007, il ressort que son chiffre d'affaires, en hausse de 1% seulement, est inférieur aux attentes. Son excédent brut d'exploitation courant est à peine conforme et son bénéfice net a été divisé par quatre. L'action BT dévissait de près de 7% à l'ouverture de la Bourse de Londres.

Trimestre difficile pour BT Group qui vient d'annoncer ce jeudi ses résultats pour le troisième trimestre de son exercice fiscal 2007-2008. Son chiffre d'affaires n'a augmenté que de 1% à 5,15 milliards de livres sterling (6,7 milliards d'euros), là où les analystes s'attendaient à 5,25 milliards de livres. L'activité du groupe a pâti d'une baisse des ventes de la division vente de gros à cause de la concurrence de BSkyB et de Carphone Warehouse qui déploient tous deux leurs propres réseaux et prennent donc des parts de marché à BT dans le domaine de la location de lignes.

Les revenus des activités dites "new wave" (haut débit et services aux entreprises) ont, quant à eux, gagné 7%. BT a fait état de 511.000 abonnés haut débit au troisième trimestre, dont 177.000 nouveaux abonnés, un chiffre qui a aussi déçu certains analystes qui en attendaient quelque 220.000.

En termes de rentabilité, le groupe affiche un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 1,47 milliard de livres et progresse de 2%. Les analystes anticipaient de leur côté 1,48 milliard de livres. Son bénéfice net dégringole, passant ainsi de 1,46 milliard, à 365 millions de livres. Sur neuf mois, ce bénéfice est de 1,3 milliard de livres contre 2,4 milliards un an plus tôt.

Selon Ben Verwaayen, directeur général, cité dans le communiqué:, BT prévoit "une poursuite de la croissance (de notre) chiffre d'affaires, de l'Ebitda, du bénéfice par action et du dividende". Malgré tout, les marchés expriment leur déception, le titre BT perdait 6,85% à 244,75 pence en début de matinée.

Au niveau des secteurs d'activité, BT Global Services (services aux entreprises multisites), la branche dirigée par le français François Barrault, a vu son chiffre d'affaires progresser de 6% sur le trimestre, à 1,96 milliard de livres (2,6 milliards d'euros), ce qui représente désormais 38% du chiffre d'affaires total du groupe. En dehors du Royaume-Uni, la progression a été de 22%, l'international représentant à présent plus de 40% des revenus de BT Global Services. Sa marge Ebitda par rapport au chiffre d'affaires est passée de 9,5% à 10,9% en un an. Selon François Barrault, cette amélioration s'explique par des marges plus élevées grâce à l'arrivée à maturité des contrats et par des réductions de coûts.

BT Global services est un peu le fleuron de BT en terme de transformation du groupe d'opérateur télécoms classique en un fournisseur de services de communication intégrés et opérateur de réseaux sophistiqués. Le groupe accroît depuis quelques années son chiffre d'affaires dans ce domaine, mais sa rentabilité reste sensiblement inférieure à celle des autres secteurs, plus consolidés, comme BT Retail (services aux particuliers britanniques).

Selon François Barrault, c'est parque ce business a une vocation de retour sur investissement à long terme. "Nous agissons sur trois fronts : accroître les revenus, sélectionner le business et réduire les coûts", explique-t-il à La Tribune. BT Global Services se targue d'avoir bouclé 1,9 milliard de livres de nouveaux contrats au troisième trimestre et d'avoir un pipeline de 29 milliards de livres, soit 38 milliards d'euros, de contrats potentiels.

En Allemagne, un marché où BT Global Services réalise 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, l'Etat de Saxe a été le troisième Land du pays à avoir choisi la firme britannique comme fournisseur de services. En France, BT Global Services a atteint, selon François Barrault, un chiffre d'affaires de 500 millions d'euros grâce à l'acquisition de deux sociétés innovantes, Net2S et CS Communications et Systèmes. Ses effectifs sont passés dans l'Hexagone de 950 à environ 2.800 salariés.

Comme d'autres grands patrons et managers, François Barrault est lui aussi de retour de Davos. Il est sorti renforcé dans sa conviction que l'externalisation par les entreprises non télécoms de leurs services de communication, pour se concentrer dans leur coeur de métier, est une tendance qui va se poursuivre. "BT Global Services est en excellente position pour capturer ce marché", dit-il.

L'objectif est d'être le fournisseur des entreprises multisites, et c'est ainsi que le groupe britannique a bâti sa présence dans plus de 170 pays du monde, même si tous ne se révèlent pas rentables. "Je suis moins intéressé à la rentabilité par zone géographique qu'à celle par contrat. Si je veux servir Reuters globalement, je dois être en mesure de lui résoudre un problème de réseau aux Etats-Unis ou en Malaisie, même si dans ce pays spécifique mes bénéfices seront faibles", explique-t-il.

L'autre motif d'optimisme est que la maturité des contrats s'allonge. "Quand je suis arrivé chez BT, les contrats avec nos clients britanniques duraient dix-huit mois en moyenne. Aujourd'hui, ils durent cinq ans et demi, ceci au niveau global". Une maturité prolongée doit permettre au groupe britannique de mieux rentabiliser ses investissements, car c'est dans la deuxième phase d'un contrat que les bénéfices augmentent.

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