Malgré le dopage, la Caisse d'Epargne se lance dans une nouvelle saison cycliste

La Caisse d'Epargne a présenté ce mercredi son équipe cycliste 2008. Malgré les affaires de dopage qui entachent ce sport, elle maintient son partenariat qui court jusqu'à 2010.

Photographes, caméras, strass et paillettes étaient bien au rendez-vous ce mercredi dans les locaux de la Caisse d'Epargne. La banque, qui a choisi le vélo en 2005 pour son image "populaire" et dont le contrat court jusqu'en 2010, présentait à son siège du 13ème arrondissement de Paris son équipe cycliste, millésimée 2008. Avec 9 millions d'euros par an, cette équipe essentiellement espagnole (en 2005, aucune équipe française n'était à vendre) bénéficie de l'un des plus gros budgets de ce sport. Principal objectif des 26 coureurs au maillot noir et rouge: le Tour de France 2008.

Tentant de couper court aux critiques, le président du directoire des Caisses d'Epargne, Charles Milhaud, a abordé le sujet en préambule. "Le cyclisme traverse une période difficile. Mais tous les sports de haut niveau connaissent des problèmes liés au dopage, même si l'on en parle moins", a-t-il minimisé.

Pourtant, le nom de la Caisse d'Epargne a bien failli être associé au dopage. L'UCI a demandé en septembre dernier de suspendre l'un de ses coureurs phares, Alejandro Valverde soupçonné d'avoir fait parti de l'affaire Puerto. Au regard du manque de preuves, le Tribunal Arbitral du Sport a finalement autorisé le coureur espagnol à prendre le départ pour les Championnats du monde. "On ne peut être dans la suspicion permanente", a donc répondu Charles Milhaud, qui assure pour l'instant n'avoir pas remis en cause son partenariat.

"Nous sommes vigilants. On sera jugé sur la façon dont on traite le problème", a assuré Guy Cotret , membre du directoire de la Caisse d'Epargne, en charge du pôle ressources. Depuis longtemps conscient du risque économique du dopage sur le vélo en général et le Tour de France en particulier, son organisateur Amaury Sport Organisation (ASO) exhorte donc les sponsors à s'impliquer plus avant dans le contrôle de leurs équipes. "Evidemment, quand on leur dit que l'on se retirerait en cas de vrai problème, il pâlissent. ASO préférerait que l'on soit plus interventionniste. Mais ce n'est pas notre métier de contrôler les poches de sang!", explique Guy Cotret.

Les problèmes liés au dopage, certainement nés en même temps que la compétition il y a plus de 100 ans, ont pris une ampleur inégalée au moment du Tour de France 2007, jetant l'opprobre sur l'ensemble de ce sport. Au point que T-Mobile, premier budget d'équipe, a fini par rompre un contrat qui courait pourtant jusqu'en 2010.

Les scandales à répétition commenceraient-ils à entacher les marques? "Nos études montrent que notre marque n'est pas touchée, il n'y a pas d'impact en termes d'image", a assuré Guy Cotret. Si pour le moment le public est toujours aussi présent sur les routes et derrière son écran de télé, cela pourrait ne pas durer. "Le vrai problème, c'est la désaffection des jeunes vis-à-vis du vélo. Il y a un manque de renouvellement des générations. Aujourd'hui, le public qui regarde le vélo a 50 ans. Si cela ne change pas, le cyclisme ne s'en relèvera pas", prévient Guy Cotret.

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