Ceux qui attendent des signes du ralentissement économique américain sont servis. Le chiffre de la croissance du PIB (produit intérieur brut) des Etats-Unis pour le quatrième trimestre 2007, évidemment très attendu, s'établit à un tout petit 0,6%, plombé par un fort déstockage qui a coûté 1,25% de croissance et laisse augurer d'un rebond pour les premiers mois de 2008.

Ce chiffre va alimenter les craintes de plus en plus vives d'une récession outre-Atlantique en 2008, même si le président George Bush, en fin de mandat, vient, dans son dernier discours sur l'état de l'Union, de déclarer qu'il ne croyait pas à une telle sombre hypothèse.

En rythme annuel, la croissance américaine a ainsi progressé en 2007 de 2,2%. C'est son rythme le plus lent depuis cinq ans et le 1,6% de 2002. Le niveau était encore de 4,9% au troisième trimestre. Les trois derniers mois de l'année dernière auront donc marqué un brutal coup de frein. La faute notamment à l'aggravation de la crise du crédit, liée à celle des "subprimes", ces prêts immobiliers à risques outre-Atlantique qui ont déclenché une tempête boursière et bancaire mondiale.

Par ailleurs, le secteur privé américain a créé 130.000 emplois en janvier, après 37.000 en décembre, a annoncé ce mercredi le cabinet de gestion en ressources humaines ADP. Ce chiffre est très supérieur aux attentes des analystes qui tablaient sur 40.000 créations. Le niveau d'embauches de décembre marque une accélération après trois mois (octobre-décembre) au cours desquels l'augmentation moyenne des effectifs s'est élevée à 110.000, a souligné le cabinet.

Le mois dernier, le secteur des services a embauché 141.000 personnes mais celui de la production en a licencié 11.000, ce qui marque le quatorzième mois de baisse consécutif. Ce rapport est publié deux jours avant les chiffres officiels du chômage pour janvier, attendus vendredi. Les analystes tablent sur 65.000 créations d'emplois, à la fois dans le privé et le public, après 18.000 en décembre. Le taux de chômage devrait selon eux demeurer stable à 5%.

"Les deux secteurs les plus durement frappés par les problèmes récents du marché immobilier ont été la construction résidentielle et les activités financières", a souligné le cabinet ADP. Ainsi l'emploi a baissé de 13.000 dans le secteur de la construction, reculant aussi pour le quatorzième mois consécutif, ce qui porte à 215.000 le nombre des suppressions d'emploi nettes depuis le "pic" d'août 2006. Les services financiers n'ont pour leur part créé que 1.000 emplois.