Pétrole, finance et autos font reculer les bourses américaines

La journée de vendredi a été qualifiée de jour des quatre sorcières. Le Dow Jones passant sous la barre des 12.000 points pour la première fois depuis le 17 mars.

Les marchés boursiers américains ont fini en net repli vendredi, le Dow Jones terminant sous 12.000 points pour la première fois depuis la mi-mars, en raison d'une conjonction de mauvaises nouvelles sur trois fronts: l'envolée du pétrole, les risques pesant sur le secteur financier et la dégradation du marché automobile.

L'indice Dow Jones a perdu 220,40 points, soit 1,83%, à 11.842,69, le Standard & Poor's 500 a abandonné 24,90 points (-1,85%), à 1.317,93 et le Nasdaq Composite a reculé de 55,97 points (-2,27%) à 2.406,09. Sur la semaine, le Dow a cédé 3,8%, le S&P 3,1% et le Nasdaq 2%. Le Dow Jones n'avait plus terminé en dessous de 12.000 points depuis le 17 mars et il n'a enregistré depuis le début de l'année qu'une seule clôture inférieure à celle de vendredi. La volatilité a été accentuée par l'expiration ce vendredi des contrats de futures et d'options sur indices, une journée connue comme celle des "quatre sorcières".

Sur le Nymex (New York Mercantile Exchange), le baril de pétrole brut léger a terminé à 134,70 dollars, en hausse de 2% environ en raison des tensions au Moyen-Orient et de la baisse du dollar. Ce rebond rapide de l'or noir après le repli de la veille a ravivé la peur de l'inflation et d'une baisse de la consommation des ménages.

Mais c'est le secteur financier qui a pesé le plus lourd sur la tendance: plusieurs banques de détail ont en effet été sanctionnées après des études d'analystes soulignant le risque de nouvelles dépréciations et réductions de dividendes. Bank of America a perdu 3,7%, Citigroup 4,31% et Wachovia 1,91%. "Il y a un certain nombre de problèmes, à commencer par la dépréciation continue des prêts subprime", explique Angel Mata, de Stifel Nicolaus Capital Markets. "Je pense que les résultats financiers du deuxième trimestre sont attendus dans le bas des fourchettes (de prévisions)." "L'impact de la situation pétrolière a fortement influencéle comportement des consommateurs, qui dépensent moins en dehors du carburant dont ils ont besoin pour aller du point A au point B."

Les banques d'investissement n'ont pas été en reste, une rumeur de marché évoquant la possibilité de voire Merrill Lynch émettre un avertissement sur ses résultats. Merrill a fini en baisse de 4,62%. Un porte-parole du groupe s'est refusé à tout commentaire. De leur côté, les géants du refinancement de crédits immobiliers Fannie Mae et Freddie Mac ont cédé respectivement 4,76% et 7,74% après leur dégradation par deux sociétés d'investissement de Wall Street.

Autre gros secteur plombé ce vendredi par les mauvaises nouvelles: l'automobile, après l'avertissement de Ford sur le risque de voir ses pertes s'alourdir cette année et le communiqué de l'agence Standard & Poor's annonçant qu'elle pourrait abaisser les notes de crédit de Ford, de General Motors et de Chrysler. Ford a chuté de 8,07% et GM de 6,76%. Dans le marasme ambiant, la hausse des cours du brut a seulement permis aux valeurs pétrolières de limiter la casse: Exxon Mobil a abandonné 1,03% et Chevron 0,25%.

Sur le Nasdaq, Yahoo a cédé 3,26% à dollars après des informations faisant état d'un début de "fuite des cerveaux" au sein du groupe après l'échec des discussions avec Microsoft et l'accord commercial avec Google.

Parmi les rares hausses notables du jour, le spécialiste des transferts d'argent Western Union a bondi de 8,38% après avoir relevé ses prévisions et annoncé un programme de rachats d'actions. Au sein du Dow, Coca-Cola est la seule valeur à finir la journée dans le vert, avec une progression de 0,56% seulement.

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