Réforme des 35 heures : Sarkozy et Fillon entament la guerre des mots

Accusés par les syndicats de démanteler la durée légale sur le temps de travail, le président de la République et le Premier ministre affirment que la future loi ne sera qu'un nouvel "assouplissement".

Les 35 heures survivront-elles à la nouvelle réforme du gouvernement, qui devrait être présenté le 11 ou le 18 juin en conseil des ministres? Non, si l'on en croit les syndicats, qui appellent à une mobilisation le 17 juin contre ce qui constitue selon eux une "dérégulation du temsp de travail". Oui, selon le président de la République et le Premier ministre, qui ont assuré vendredi que la durée du travail serait inchangée après la loi.

"La durée hebdomadaire du travail restera 35 heures en France, c'est une chose qui est claire et sur laquelle le gouvernement ne variera pas, a déclaré vendredi Nicolas Sarkozy à Vienne. "Ce que nous voulons c'est éliminer les aspects négatifs au plan économique comme au plan social qu'ont eu les 35 heures sur l'économie française en supprimant tous les verrous qui empêchaient les salariés et les chefs d'entreprise de négocier un contingent d'heures supplémentaires librement au niveau de l'entreprise".

L'article 17 de la position commune sur la représentativité syndicale, signée le 7 avril par la CGT, la CFDT, le Medef et la CGPME, prévoit qu'"à titre expérimental" le contingent annuel d'heures supplémentaires puissent être dépassé par accords d'entreprise signé par des syndicats majoritaires.

L'avant-projet de loi prévoit que les entreprises pourraient dépasser les contingents annuels d'heures supplémentaires (des branches peuvent fixer des contingents supérieurs au contingent légal de 220 heures par an) sans autorisation de l'inspection du travail si des syndicats représentants 30% des salariés signent l'accord. En outre, les entreprises pourraient renégocier les repos compensateurs, assouplir les forfaits annuels en jours (plus de jours travaillés dans l'année) et la modulation du temps de travail.

Mais pour le Premier ministre, une telle réforme "n'est pas franchement une révolution". La durée légale du travail en France est 35 heures et elle restera 35 heures", a déclaré François Fillon à Helsinki. Se défendant d'une remise en cause de la durée légale du temps de travail, le Premier ministre assure que l'objectif du gouvernement est "un assouplissement qui vise à sortir d'une règle imposée à tout le monde, à tous les secteurs".

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