Ports : la CGT suspend la grève à Marseille et au Havre et appelle à un arrêt de travail mercredi

Le projet de loi sur la réforme portuaire devrait être examiné mercredi en conseil des ministres. La CGT prévoit d'"autres formes d'action" pour faire reculer le gouvernement.

La CGT a annoncé dimanche la fin du mouvement de grève qui touche le Port autonome de Marseille (PAM) depuis quatre jours et un nouvel arrêt de travail de 24 heures pour mercredi "contre la privatisation des ports". Le conseil des ministres devrait examiner mercredi le projet de loi sur la réforme des ports autonomes, selon le secrétariat aux Transports. Ce texte prévoit notamment le passage de la totalité des activités de manutention portuaire sous le contrôle d'opérateurs privés.

Le travail a repris progressivement dimanche sur les terminaux de Marseille-Fos, premier port de France, et la situation devrait revenir à la normale lundi matin. D'"autres formes d'action" sont prévues, qui consisteront en "des arrêts de travail dans différents secteurs", a expliqué à l'Agence France Presse (AFP) Pascal Galéoté, secrétaire général de la CGT du PAM, sans plus de précisions. "On entre en résistance, affirme le responsable syndical. L'objectif est d'interpeller le pouvoir politique pour qu'il sache que mercredi au conseil des ministres il a les moyens de revoir les choses au niveau du projet de loi". Il a menacé sinon d'un "durcissement de l'action".

Le mouvement de grève de 24 heures, reconductible quotidiennement, avait été déclenché jeudi dernier chez les manutentionnaires sur les terminaux pétroliers et marchandises de Fos-Marseille par la CGT des ports et docks, ultra majoritaire dans le secteur, pour protester contre la réforme.

A Saint-Nazaire, la grève entamée samedi s'est poursuivie dimanche et continuera les nuits de lundi, mardi et jeudi, ainsi que la journée de mercredi, selon Yves Tual, délégué CGT. Au Havre, la grève entamée samedi a cessé dimanche après-midi. Le mouvement devrait également reprendre mercredi, selon la préfecture. Si les ports de Dunkerque et Rouen n'ont pas connu de perturbation dimanche, à Bordeaux, les bateaux n'étaient pas déchargés en application du mot d'ordre de la CGT demandant aux agents de ne pas effectuer d'heures supplémentaires et de "travaux exceptionnels".

Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau avait annoncé le 8 avril qu'il accordait un délai supplémentaire de plus de six mois aux partenaires sociaux pour parvenir à un accord. Selon les termes du projet de loi, qui doit être débattu au Parlement à partir de mi-mai, syndicats et patronat doivent aboutir à un "accord cadre" d'ici le 31 octobre sur l'intégration de la manutention au secteur privé et les mesures d'accompagnement social. Il s'agit de "poursuivre la réforme engagée en 1992", lorsque les dockers étaient devenus des salariés des entreprises de manutention privées, avait précisé le ministre, qui avait entamé la concertation dès le lendemain de l'annonce de la réforme par le Premier ministre à la mi-janvier. "S'il n'y avait pas d'accord", la loi en prévoirait les modalités, avait prévenu Dominique Bussereau.

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