Bras de fer en Europe sur la libéralisation de l'énergie, E.ON prend à revers Berlin

Le géant allemand de l'électricité E.ON mène des discussions pour céder son réseau électrique, conformément au souhait de la Commission européenne. Les Vingt-sept se divisent à Bruxelles.

Echec à Bruxelles sur la libéralisation du marché de l'énergie et la volonté de la Commission européenne d'aboutir à une séparation entre production et séparation selon le principe du "unbundling" qui aboutirait à démenteler par exemple EDF.

Ce jeudi, aucun compromis n'a pu être trouvé entre les Vingt-sept. Huit pays menés par la France et l'Allemagne s'opposent en effet à ce projet. "La discussion a fait apparaître qu'il y a des divergences de vues par rapport aux propositions de la Commission", a reconnu le ministre slovène de l'Economie, Andrej Vizjak (c'est la Slovénie qui assure actuellement la présidence tournante de l'Union européenne). Il a évoqué des débats "animés" mais garde l'espoir de parvenir à un accord en juin prochain.

Le groupe des huit pays n'a pas obtenu l'adhésion à sa contre-proposition qui consiste à permettre aux grands groupes intégrés de détenir les réseaux de transport, d'énergie mais de faire gérer ces derniers par des opérateurs indépendants de la société mère, garantissant aux producteurs concurrents l'accès au réseau dans des conditions concurrentielles transparentes.

Toutefois, le front des huit a été fragilisé ce jeudi par l'annonce du géant allemand de l'électricité E.ON. Celui-ci mène en effet des discussions pour céder son réseau électrique évalué à plus d'un milliard d'euros, conformément au souhait de la Commission européenne, a déclaré ce jeudi un porte-parole du gouvernement à l'Agence France Presse (AFP), confirmant ainsi des informations parues ce jeudi dans la presse outre-Rhin.

Le patron d'E.ON Wulf Bernotat, numéro un européen de l'énergie, a laissé entendre qu'il voulait se séparer de son réseau électrique dans une discussion avec la chancelière allemande Angela Merkel, a précisé le porte-parole, E.ON justifiant cette démarche par des "raisons économiques".

Selon le quotidien allemand des affaires Handelsblatt (partenaire de La Tribune), les autres trois grands acteurs de l'énergie du pays, RWE, EnBW et Vattenfall, discuteraient eux aussi "de façon intensive" d'une éventuelle cession de leurs réseaux.

Les projets d'E.ON recontrent malgré tout une certaine compréhension au sein du gouvernement de grande coalition, ajoute le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), en particulier dans les rangs du ministère de l'Environnement aux mains du social-démocrate Sigmar Gabriel.

"Cela résout un conflit pour le groupe et c'est avantageux du point de vue de la concurrence", a estimé un haut fonctionnaire sous couvert d'anomymat. La seule condition étant que les réseaux ne soient pas vendus à un groupe étranger ou à un investisseur financier, a-t-il toutefois ajouté.

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