Depuis plusieurs jours le titre UBS est attaqué en Bourse - le titre est même tombé à un plus bas depuis dix ans - sur des craintes de nouvelles dépréciations d'actifs qui devraient amener la banque à être encore dans le rouge. Silencieux jusqu'à présent sur ces rumeurs, UBS annonce dans un communiqué ce vendredi "s'attendre à des résultats pour le deuxième trimestre à l'équilibre, voire légèrement négatifs", après une perte de 11,6 milliards de francs suisses à fin mars et un cumul de dépréciations d'actifs de 37,4 milliards de dollars.

De quoi soulager les marchés: le titre UBS affiche d'ailleurs lors des premiers échanges à l'ouverture de la Bourse de Zurich une hausse de 5,61% à 22,20 francs suisses. Mais la hausse n'aura été que de courte durée: à mi-séance le titre se stabilisant.

Dans un court communiqué, la banque suisse précise toutefois que la période sous revue comprend un crédit d'impôt d'une valeur approximative de trois milliards de francs suisses. UBS publiera les résultats du deuxième trimestre le 12 août.

Cette semaine, le journal suisse Sonntagszeitung indiquait qu'UBS devrait annoncer pour le deuxième trimestre entre 4 et 7 milliards de francs suisses (entre 2,49 et 4,36 milliards d'euros) de dépréciations d'actifs supplémentaires. Cela conduirait la banque à annoncer une perte de 1 à 5 milliards de francs suisses pour le second trimestre 2008.

UBS a ajouté que les activités de la banque d'investissement avaient de nouveau accusé une perte qui a "effacé les contributions positives de Global Wealth Management & Business Banking et de Global Asset Management". Les positions à risque de la division banque d'investissement ont donc provoqué de nouvelles dépréciations d'actifs qui ont cependant été atténuées par la réduction constante des expositions et par les bénéfices d'opérations de couverture. L'afflux d'argent frais s'est révélé négatif sur la période, en particulier en avril. sans toutefois avancer de chiffres. Ces indications confirment les craintes des analystes qui estiment que l'image de sérieux de la banque, numéro un mondial de la gestion de fortune, est sévèrement écornée, non seulement par la crise des crédits hypothécaires à risques mais aussi par l'affaire de fraude fiscale aux Etats-Unis. L'établissement helvétique avait déjà enregistré un reflux d'argent net de 12,8 milliards de francs suisses au cours du premier trimestre.

Les analystes craignent surtout des sorties dans la gestion de patrimoine, ce qui serait une première depuis huit ans. UBS ne donne pas de détails à ce sujet, se contentant d'indiquer que les afflux "se sont améliorés en mai et juin, notamment vers Global Wealth Management & Business Banking".

UBS dit encore que le ratio Tier 1 est attendu à 11,5% et qu'elle n'a pas besoin de nouvelles liquidités. Avec des marchés financiers dans la tourmente du "subprime", UBS ne devrait pas retourner dans le vert avant 2009. Selon les estimations des analystes, le groupe doit terminer l'exercice actuel sur une nouvelle perte entre 6,4 milliards et 9,4 milliards de francs suisses, avant de renouer avec le bénéfice en 2009 avec un profit net estimé autour de 8 milliards de francs suisses.