La première banque américaine, Citigroup, a annoncé ce vendredi des pertes colossales au titre du premier trimestre: 5,11 milliards de dollars, un chiffre qui correspond à 1,02 dollar par action. Un an plus tôt, Citigroup avait affiché un bénéfice de 5,01 milliards de dollars.

Cette perte découle des provisions phénoménales passées par le groupe financier au titre de la crise du subprime et des marchés du crédit. Citigroup a passé quelque 15 milliards de dollars de provisions sur le trimestre: 6 milliards de dollars de provisions au titre du subprime, 3,1 milliards de provisions sur ses prêts à la consommation, 3,1 milliards sur des financements d'opérations de buy-outs, 1,5 milliard sur l'exposition de Citigroup aux rehausseurs de crédit et 1,5 milliard sur divers types de valeurs mobilières.

Au final, les pertes affichées par le groupe dépassent les attentes des analystes, qui tablaient sur une perte de 96 cents par action, selon Reuters.

Le produit net bancaire (PNB) du groupe s'est élevé à 13,2 milliards de dollars sur le trimestre, en forte baisse de 48% sur un an.

Dans ce contexte extrêmement difficile, Citigroup a annoncé son intention de supprimer 9.000 emplois supplémentaires, en sus des 4.200 déjà prévus. Le groupe emploie actuellement environ 370.000 personnes dans le monde.

Paradoxalement, ces annonces sont très bien accueillies par les marchés. A l'ouverture de Wall Street, l'action Citigroup s'envole de 6,99%. Les analystes considérent en effet qu'avec ces provisions massives, Citigroup, comme hier Merrill Lynch, passe ses comptes à la paille de fer et pourra désormais repartir sur des bases assainies. Toutefois, l'agence de notation Fitch a décidé ce vendredi d'abaisser sa note d'un cran sur Citigroup, de AA à AA-.