La crise du crédit, qui dure depuis le second semestre 2007, pénalise fortement un groupe comme Blackstone. Fondé par le banquier d'investissement Stephen Schwarzman, il est spécialisé dans le rachat d'entreprise en utilisant l'effet de levier du crédit (leverage buy out, LBO). Or, cette activité a quasiment disparu depuis quelques mois car les banques sont devenues très réticentes à prêter de l'argent, surtout à des taux attractifs.

Au cours du premier trimestre 2008, Blackstone n'a réalisé qu'une opération de LBO pour un montant de 1,2 milliard de dollars (780 millions milliard d'euros) avec un distributeur de produits alimentaires, Performance Food Group, de Richmond en Virginie. Un an auparavant, il totalisait 42 milliards de dollars d'opérations en LBO.

Son chiffre d'affaires a ainsi chuté de 94%. Le groupe affiche de ce fait une perte de 66,5 millions de dollars (43 millions d'euros) sur le trois premiers mois, au lieu d'un bénéfice de 838,5 millions l'an dernier. Et, en tenant compte des titres promis aux cadres dirigeants lors de l'entrée à la Bourse de New York du groupe l'an dernier, la perte trimestrielle s'élève même à 251 millions de dollars.

Avec de tels résultats, le groupe américain surprend le marché. Les analystes s'attendaient à un bénéfice par action. La réalité est toute autre: Blackstone publie une perte par action de 6 cents. Or, il y a un an, juste avant son introduction en Bourse, Blackstone réalisait un bénéfice par action de 75 cents. Ses actionnaires, qui avaient été attirés par l'explosion des opérations LBO aux montants de plus en plus élevés, ont de quoi être déçus. Le cours a baissé de 37% depuis le mois de juin.

Blackstone mise donc pour l'avenir sur la diversification de ses activités. Le fondateur Stephen Schwarzman et le président Tony James ont opté cette année pour le rachat du fonds spéculatif GSO Capital Partners LP, pour 930 millions de dollars, afin de se développer dans la reprise de dette d'entreprises en difficulté. Le groupe américain a aussi annoncé cette semaine le lancement d'un fonds en Asie, basé à Hong Kong pour réaliser des investissements à l'occasion de fusions d'entreprises ou de faillites.