L'opérateur télécoms américain AT&T dopé par l'iPhone

Le premier opérateur fixe et mobile du pays a recruté 2,7 millions de nouveaux abonnés dans le mobile, un nombre record, en grande partie grâce à son contrat exclusif avec Apple. Il profite des difficultés de son rival Sprint Nextel.

AT&T perd des clients dans la téléphonie fixe mais il en gagne de nouveaux à tour de bras dans le mobile. Après avoir inquiété les investisseurs en début d'année en citant un ralentissement dans son activité historique, le premier opérateur télécoms américain les a rassurés en publiant jeudi d'excellents résultats au titre du quatrième trimestre. AT&T a recruté 2,7 millions de nouveaux clients dans le mobile, contre 1,9 million seulement attendus: c'est du jamais vu sur un trimestre chez aucun autre opérateur américain. La base d'abonnés du leader s'est donc encore élargie à 70,1 millions de clients, devant Verizon Wireless (environ 64 millions) et Sprint Nextel (53,8 millions).

Sur l'ensemble de l'année 2007, l'opérateur a conquis 7,3 millions de nouveaux abonnés. AT&T a commencé à commercialiser le 29 juin l'iPhone d'Apple, auprès duquel il a obtenu l'exclusivité pour le marché américain. En 74 jours, ce terminal Internet mobile révolutionnaire s'est écoulé à 1 million d'exemplaires outre-Atlantique. AT&T a fini l'année avec près de 2 millions d'abonnés équipés d'un iPhone.

L'activité mobile, qui a grimpé de 15% au quatrième trimestre à 10 milliards de dollars, représente un tiers du chiffre d'affaires du groupe mais plus de la moitié des bénéfices, sa marge brute opérationnelle ayant progressé à 38,2%. Pour l'ensemble de l'année, AT&T espère encore améliorer sa marge, au-delà de 40%, et accroître son chiffre d'affaires mobile d'environ 15%.

AT&T a sans doute profité des difficultés de son rival Sprint Nextel, qui traverse une grave crise. Sprint va supprimer 4.000 emplois alors qu'il ne cesse de perdre des abonnés. Il annonce jeudi le départ de trois dirigeants, le directeur financier, le directeur marketing et le responsable des ventes.

A la mi-séance à Wall Street, l'action AT&T accusait un repli de 2,5%. Les investisseurs semblent déçus que le groupe n'ait pas relevé sa prévision annuelle d'une croissance du chiffre d'affaires consolidé de l'ordre de 5%.

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