Elections municipales : poussée de la gauche face à l'UMP, le Modem en position d'arbitre

Les derniers chiffres confirment une poussée de la gauche au premier tour des élections municipales. Selon une totalisation du ministère de l'Intérieur portant sur 26 millions d'inscrits, les listes de gauche auraient ainsi obtenu plus de 47% tandis que celles de droite obtiendraient 45%. Cette dernière perd d'ailleurs plusieurs villes, comme Rouen.

Au premier tour de ces élections municipales, les résultats donnent, comme prévu, la gauche gagnante du scrutin, même si la droite résiste mieux que prévu. Selon une totalisation du ministère de l'Intérieur portant sur 26 millions d'inscrits, les listes de gauche et des Verts obtiennent plus de 47% des voix contre 45% à celles de la droite.

Des chiffres qui font ressortir une inversion de tendance. En effet, en 2001, les listes de droite avaient obtenu 46,8% des voix, contre 43% pour la gauche. Les résultats de plusieurs grandes villes illustrent aussi ce retournement. A Rouen, la liste socialiste est élue dès le premier tour avec 55,79% des suffrage exprimés et bat ainsi le maire sortant divers droite et ancien bayrouiste, Pierre Albertini.

A Paris, la liste PS menée par Bertrand Delanoë remporte 41,6% des voix, devant celle de l'UMP Françoise de Panafieu (27,92%), celle de la MoDem Marielle de Sarnez (9,06%) et des Verts menés par Denis Baupin (6,78%). Marielle de Sarnez, a envisagé dimanche soir sur France 2 "un partenariat" avec la gauche dans le XIVe arrondissement de Paris, où elle est tête de liste MoDem, devancée, selon un sondage, par la liste du maire PS sortant Pierre Castagnou. Pas d'accord n'a été signé pour l'instant au terme d'une nuit de négociations.

A Lyon, sans surprise, le maire socialiste en place, Gérard Collomb, sort vainqueur et est même réélu au premier tour des municipales avec 53,07% des suffrages. Gérard Collomb devancerait nettement son challenger de l'UMP, Dominique Perben, qui obtient 30,13% des voix.

A Bordeaux, la liste du maire UMP Alain Juppé est réélue dès le premier tour avec 56,62% des voix, battant la liste conduite par le socialiste Alain Rousset, créditée de 34,14%.

A Saint-Etienne, la liste du maire sortant radical UMP Michel Thiollière sort en tête avec 37,86% juste devant celles du PS (33,68%) et du MoDem de Gilles Artigues (20,23%). Le maire sortant a jugé "improbable" avec alliance avec le Modem.

A Pau, la liste socialiste arrive en tête avec 33,87% des suffrages exprimés devant la liste MoDem de François Bayrou (32,61%) et celle du maire sortant soutenue par l'UMP (27,8%).

A Saint-Quentin dans l'Aisne, le ministre du Travail Xavier Bertrand annonce sa réelection dès le premier tour. A Lille, Martine Aubry est en ballotage très favorable avec 46,02% des voix. A Tourcoing, ville-clé pour la couleur de la communauté urbaine de Lille actuellement socialiste, le PS conserve la mairie dès le premier tour, sa liste conduite par Michel-François Delannoy recueillant 53,58% des voix face à la liste dirigée par le député investi par l'UMP Christian Vanneste qui a totalisé 30,71%, selon les résultats définitifs. La surprise à gauche est venue de Villeneuve-d'Ascq (Nord), où le maire sortant PS Jean-Michel Stiévenard est fortement menacé par l'ancien maire et ex-PS Gérard Caudron (27,01% contre 42,82% des suffrages).

A Caen, Philippe Duron, président PS de la région Basse-Normandie, devance avec 43,96% la sortante UMP Brigitte Le Brethon, qui totalise 35,89%. A Reims, où le sortant UMP ne se représentait pas, la lutte fratricide entre Renaud Dutreil (UMP 23%) et Catherine Vautrin (UMP-dissidente, 25,19%) profite à la PS Adeline Hazan (42,6%). Tout dépendra des reports de voix au second tour.

Selon la Sofres, le ministre de l'Education Xavier Darcos est au coude à coude à Périgueux avec le PS Michel Moyrand, avec 45,25% des voix pour le ministre et 45,70% pour son rival. A Angers en revanche, Christophe Béchu (UMP, 45,64%) devance le maire sortant Jean-Claude Antonini (PS, 42,5%).

A Hénin-Beaumont, où le Front National avait placé beaucoup de ses espoirs en la personne de Marine Lepen, la liste FN est largement devancée avec 28,5% des voix par le maire sortant divers gauche Gérard Dallongeville (43,1%), selon les résultats définitifs.

A Meaux, le président de l'Assemblée national et maire sortant, Jean-François Copé, est réélu dès le premier tour avec 74% des voix. A Valenciennes, la liste UMP où figurait le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo est également réélue, avec 55,54% des voix.

La situation est serrée à Marseille. Le maire UMP sortant, Jean-Claude Gaudin, recueille 41,03% des voix et son adversaire PS Jean-Noël Guérini 39,14%. Le Front national obtient 8,99%, le MoDem 5,54%, l'extrême gauche 5% et les autres listes 0,31%. Le taux d'abstention a été très fort dans la ville (42,26%).

A Strasbourg, la maire sortante UMP Fabienne Keller est devancée au premier tour par le socialiste Roland Ries avec 33,93% des voix contre 43,9% pour son rival.

A Solesmes, dans la Sarthe, la liste UMP où figure le Premier ministre François Fillon est réélue. De même, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, est élue à Saint Jean de Luz.

A Toulouse, la liste du maire UMP, Jean-Luc Moudenc, arrive en tête du premier tour avec 42,6% des voix, devant la liste conduite par le socialiste Pierre Cohen crédité de 39% des suffrages.

A Mulhouse, le maire sortant et secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Jean-Marie Bockel, est en ballotage favorable. Sa liste obtient 40,35% des voix, devant la liste PS (32,34%) et le FN (10,31%).

A Laval, le maire sortant ancien ministre François d'Aubert (43%) perd sa place, détrôné par le député socialiste Guillaume Garot, qui obtient 50,24% des suffrages.

A Amiens, le maire sortant Gilles de Robien, ex-UDF ayant le soutien de l'UMP, est en ballottage très difficile: il n'obtient que 38,88% des voix contre 41,37% pour son adversaire de gauche Gilles Demailly.

Du côté de la participation, celle-ci se situerait aux environs de 61%, contre 67,29% au 1er tour en 2001, selon une totalisation du ministère de l'Intérieur portant sur 26 millions d'inscrits. Elle serait donc moins forte qu'attendu, comme le laissait pourtant présager les premiers chiffres tombés dans la journée de dimanche. Selon des chiffres du Ministère de l'Intérieur à 4 heures 50, le taux d'abstention s'établit à 38,96% des inscrits.

La mobilisation était toutefois contrastée selon les régions. Dans la capitale, les chiffres communiqués par la préfecture de Paris donnaient un taux de participation inférieur à celui de 2001: 56,71% à la clôture du scrutin contre 62,45% en 2001. Il était également en baisse dans la plupart des départements de la région parisienne (où le scrutin coïncidait avec le dernier jour des congés scolaires). Ailleurs, à l'inverse, on enregistrait parfois des poussées spectaculaires: +20% dans le Haut-Rhin, +14% dans les Bouches-du-Rhône.

Enfin, largement occultées par les municipales, les cantonales pourraient être l'occasion pour le PS d'accroître son avantage dans les départements. Selon une totalisation du ministère de l'Intérieur portant sur 26 millions d'inscrits, la gauche recueillerait près de 48% des voix contre 41% à l'UMP et ses alliés.

Les villes qui ont changé de bord : la gauche domine la droite

Au total, plusieurs villes ont basculé de droite à gauche dès le premier tour de ces élections municipales, certaines de taille importante. Il s'agit notamment dans l'ordre alphabétique d'Alençon, de Chalon-sur-Saône, de Dieppe, de Laval, de Rodez, de Rouen et plus anecdotique de Saint-Benoît. A l'inverse, une ville passe de gauche à droite, Le Puy-en-Velay sous la houlette du porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez.

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