L'Asie au secours des grandes banques occidentales

Depuis le début de la crise des subprimes cet été, les banques occidentales ont recouru massivement aux financements extérieurs. Pas moins de 53 milliards de dollars ont en effet été injectés dans plusieurs banques dont Citi, Merrill, Barclays ou UBS. Dix ans après la crise financière sur les marchés asiatiques, l'Asie prend sa revanche en apportant de l'argent frais aux géants financiers occidentaux en difficulté.

Comme les temps ont changé! Dix ans après la crise monétaire asiatique - effondrement du bath thaïlandais en juillet 1997 -, l'Asie prend sa revanche. Le refinancement constaté depuis le début de la crise du subprime cet été, confirme en effet le rôle croissant des institutions financières asiatiques, notamment aux Etats-Unis.

Pas moins de 53 milliards de dollars ont été injectés dans les grandes banques mondiales mises à mal par la crise des subprimes. Sur cette somme, les fonds asiatiques représentent les deux tiers, le solde étant apporté par des capitaux du Moyen-Orient.

La première opération importante a été effectuée en mai - avant même l'éclatement de la crise des prêts immobiliers à risque - avec l'agence publique d'investissement chinoise qui achète près de 10% du fonds d'investissement américain Blackstone pour 3 milliards de dollars. Une opération suivie en juillet par la China Development Bank qui investit 3 milliards de dollars dans la banque britannique Barclays dont elle acquiert 3,1%. Le fonds Temasek de Singapour y injecte lui 1,4 milliard d'euros. En septembre, Carlyle annonce la cession de 7,5% de son capital à un fonds détenu par le gouvernement d'Abou Dhabi pour 1,35 milliard de dollars. Enfin, en octobre c'est au tour de la banque chinoise Citic de conclure un accord avec la banque américaine Bear Stearns pour prendre jusqu'à 9,9% de cette dernière, avec des investissements croisés des deux groupes de 1 milliard de dollars chacun.

La crise du subprime prend toute son ampleur à la fin du troisième trimestre et au quatrième trimestre 2007. Les banques américaines - particulièrement exposées au marché du crédit hypothécaires - sont obligées de procéder à des dépréciations d'actifs très lourdes et font appel massivement à des capitaux étrangers pour être renflouées. En novembre, le fonds souverain d'Abou Dhabi investit 7,5 milliards de dollars dans Citigroup, dont il devient le premier actionnaire. Chez sa rivale Merrill Lynch, c'est le fonds de Singapour Temasek qui injecte 4,4 milliards, avec l'option d'investir 600 millions supplémentaires. Morgan Stanley n'est pas mieux lotie: en décembre, le fonds public China Investment Corp. investit 5 milliards dans la banque pour en acquérir jusqu'à 9,9%.

Côté européen, c'est la banque suisse UBS qui paie le plus lourd tribu à la crise. Le fonds souverain de Singapour GIC investit 11 milliards de francs suisses (9,7 milliards de dollars) dans la banque suisse, en obligations convertibles qui lui donneront jusqu'à 9% du capital. Un investisseur anonyme du Moyen-Orient apporte aussi 2 milliards de FS.

L'année 2008 démarre tout aussi mal pour les banques américaines. A l'inverse, les fonds asiatiques et du Moyen Orient se frottent les mains. Ce mardi, entre Merrill Lynch (6,6 milliards de dollars) et Citigroup (14,5 milliards dollars), ils apportent plus de 20 milliards d'argent frais à deux des plus grandes institutions financières de la planète.

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