Le marché français de l'immobilier est-il contaminé par la dégringolade des prix dans le monde ?

Pour la première fois, le monde entier semble touché par une crise immobilière, malgré les spécificités de chaque marché. La contamination se fait par le biais des hausses de taux et de la psychologie des acteurs.

De Londres à Tokyo, de Sydney à Tallinn, les prix de l'immobilier baissent. Mondialisation oblige, c'est sans doute la première fois de l'histoire qu'un tel phénomène a lieu, à des degrés divers, certes, mais quasiment partout en même temps. Auparavant, l'éclatement d'une bulle ne touchait qu'un pays à la fois, ou quelques-uns seulement. Les éléments, qui ont entraîné la hausse des prix de l'immobilier ces dernières années, vont de taux d'intérêt historiquement bas à la nouvelle croissance de certains pays, Espagne ou Irlande, en passant par le rattrapage économique en Europe de l'Est ou en Asie. Résultat, entre 1997 et 2007, les prix ont bondi de 300% en Irlande, de 220% au Royaume-Uni, de 200% en Espagne par exemple.

Cependant, toutes les économies ne sont pas logées à la même enseigne. Leurs spécificités expliquent ces différences. Il y a par exemple l'habitude de contracter des prêts à taux variables, comme en Espagne, ce qui, en période de renchérissement du coût de l'argent, ne peut que plomber le marché.

Il y a également la coutume de s'endetter très fortement pour acheter un appartement coûte que coûte, comme au Royaume-Uni, ce qui produit le même effet sur le marché. Et quand, comme cela a été le cas aux États-Unis, on cumule les deux, c'est la catastrophe assurée! À l'inverse, emprunts à taux fixe et ratio revenus sur dettes immobilières plus faible sont de nature à protéger certains marchés. C'est vrai pour la France, où les emprunts à taux fixe comptent pour 90% de tous les prêts, et où l'encours de crédit par rapport aux revenus n'atteint que 53%. Les prix ont reculé de 4,3% sur un an chez nous, mais de 6,9% en moyenne outre-Atlantique, de 6,3% outre-Manche, de 8% au-delà des Pyrénées.

En fait, si contamination il y a entre marchés, elle vient d'un autre phénomène: la hausse des taux, qui est générale, en cette période de retour de l'inflation, et la crise financière, due en partie à celle des emprunts à risques aux Etats-Unis, et qui a fragilisé les banques, ce qui les rend moins enclines désormais à prêter de l'argent.

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