La BCE maintient son taux directeur à 4,25% et n'annonce pas de nouvelle hausse dans l'immédiat

La Banque centrale européenne a décidé ce jeudi de conserver son principal taux directeur à 4,25%. Son président Jean-Claude Trichet n'a pas annoncé de nouvelles hausses de taux dans l'immédiat.

Le conseil de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé ce jeudi de laisser son principal taux directeur inchangé à 4,25%. Ce statu quo monétaire était attendu alors que l'inflation au sein de la zone euro a atteint 4,1% en juillet, au plus haut depuis la création de la monnaie unique et deux fois supérieure à l'objectif de la BCE d'une hausse des prix à la consommation légèrement inférieure à 2%.

Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, qui, fait exceptionnel pour le mois d'août, s'est exprimé devant la presse, a qualifié d'"inquiétant" le niveau de l'inflation au sein de la zone euro. Il a rappelé qu'il était "crucial" de lutter contre les effets de second tour, c'est à dire une hausse des salaires pour compenser la progression des prix.

Le conseil des gouverneurs "n'a pas d'orientation" pour la suite et ne s'engage jamais à l'avance, a-t-il précisé. Par cette formule, il a laissé supposer que de nouvelles hausses de taux n'auront pas lieu dans l'immédiat. La BCE avait déjà relevé ses taux d'un quart de points en juillet pour lutter contre la hausse des prix.

Mais dans un contexte de ralentissement économique de plus en plus prononcé, voire de récession dans la zone euro, cette décision inquiète. La première estimation de la croissance au deuxième trimestre sera publiée le 14 août. Les analystes tablent sur une contraction du Produit intérieur brut (PIB), après +0,7% au premier trimestre.

"Nous avions identifié certains risques pour la croissance. Certains se matérialisent," a admis Jean-Claude Trichet. Les derniers indicateurs économiques "suggèrent que la croissance réelle de la croissance pour la mi-2008 sera substantiellement plus faible que pour le premier trimestre de l'année". Malgré tout, les fondamentaux économiques au sein de la zone euro restent "sains", estime-t-il.

Alors que la politique de taux forts poursuivie depuis plusieurs mois n'a pas encore enrayé l'accélération de l'inflation en zone euro, la BCE reste concentrée sur son objectif de contrôler la hausse des prix. L'institution monétaire européenne devrait faire la sourde oreille à la multiplication des risques de récession.

Pourtant, tous les clignotants sont au rouge. Depuis un mois, la situation économique s'est nettement dégradée dans les principaux pays de la zone monétaire. Le moral des ménages et la confiance des industriels plonge, la consommation est en berne et la production montre des signes de faiblesse. Les économistes n'hésitent plus à tabler sur une récession pour la fin de l'année.

Mais mi-juillet, Jean-Claude Trichet continuait d'afficher son optimisme. Pour lui, l'économie européenne va juste "subir un creux" aux deuxième et troisième trimestres avant qu'un "retour progressif à une croissance modérée et continue" n'intervienne en fin d'année.

La Banque d'Angleterre opte également pour le statu quo

Pas de surprise également au Royaume-Uni. La Banque d'Angleterre (BoE) a décidé ce jeudi de ne pas toucher à son principal taux directeur, le laissant à 5%. C'est le quatrième statu quo consécutif outre-manche. Auparavant, la Banque d'Angleterre avait opéré trois baisses d'un quart de point, en décembre 2007, puis en février et en avril face à la crise financière et au ralentissement économique. Ce statu quo avait largement été anticipé par les économistes et les marchés alors le gouverneur de la BoE, Mervyn King, avait souligné à plusieurs reprises les risques posés par l'inflation persistante, malgré le début de ralentissement de l'économie britannique. L'inflation reste en effet un des premiers sujets de préoccupation de la BoE. Elle a atteint en juin son plus haut niveau depuis 1997 à 3,8% en rythme annuel. Dans le même temps, le PIB n'a progressé que de 0,2% au deuxième trimestre, pour une croissance de 1,6% sur un an, au plus bas depuis le deuxième trimestre 2005. Entre tensions inflationnistes et ralentissement de la croissance, la banque d'Angleterre n'a donc pas tranché, comme ses homologues européennes et américaines.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.