L'Etat prêt à subventionner l'aciérie Arcelor Mittal de Gandrange

En visite sur place, Nicolas Sarkozy a déclaré que l'Etat était "prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires" pour maintenir en fonction l'aciérie de Gandrange qu'Arcelor Mittal veut restructurer.

Nicolas Sarkozy en visite lundi 4 février dans l'usine Arcelor Mittal de Gandrange (Moselle) a déclaré que l'Etat était "prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires" pour maintenir en fonction l'usine que le numéro un mondial de la sidérurgie souhaite restructurer. "Nous sommes prêts à mettre de l'argent pour faire les investissements qui auraient dû être faits sur le site depuis longtemps", a déclaré le chef de l'Etat sur le site.

Nicolas Sarkozy a cité l'exemple d'Alstom, qu'il avait contribué à sauver alors qu'il était ministre de l'Economie, malgré l'opposition de Bruxelles considérant comme anticoncurrentielle cette aide de l'Etat. "Mon idée c'est qu'on essaie de faire avec vous ce qu'on a fait avec Alstom. Mon objectif est de garder des usines ouvertes en France car un pays qui n'a plus d'usine est un pays qui n'a plus d'économie", a martelé le chef de l'Etat lors de sa visite.

"Nous sommes prêts à faire le nécessaire, quel que soit le propriétaire (de l'usine) car notre objectif c'est de garder des usines ouvertes en France", a ajouté le président devant 400 sidérurgistes. "Soit nous arrivons à convaincre Lakshmi Mittal, le patron d'Arcelor Mittal, et nous investirons avec lui, soit nous trouvons un repreneur, et nous investirons avec lui", a précisé le président, décidé à soutenir l'usine appartenant au plus grand groupe d'acier du monde.

Nicolas Sarkozy avait été invité par les syndicats à visiter l'usine du groupe sidérurgique Arcelor Mittal de Gandrange, qui fait l'objet d'un plan de restructuration prévoyant la suppression de près de 600 emplois. Cette visite de Nicolas Sarkozy à Gandrange fait suite à une entrevue entre le chef de l'Etat et le PDG du groupe Arcelor Mittal Lakshmi Mittal, la semaine dernière à l'Elysée.

Le PDG du groupe avait annoncé qu'il avait décidé de "geler" jusqu'à début avril son projet de restructuration du site de Gandrange afin d'examiner avec les syndicats les "alternatives" à ce plan. Le plan de la direction prévoit d'ici à avril 2009 la disparition de 595 des 1.108 emplois du site de Gandrange, alors que les déficits enregistrés depuis deux ans à Gandrange s'accumulent: 20 millions d'euros en 2006, 36 millions d'euros en 2007 pour 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

Edouard Martin, délégué CFDT, n'a pas caché sa circonspection vis-à-vis de cette possible aide de l'Etat français. "Est-ce bien raisonnable de subventionner une entreprise qui va dégager autant de bénéfices?", questionne le délégué syndical. Arcelor Mittal a en effet publié un bénéfice net de 3,7 milliards d'euros sur le premier semestre 2007. La CFDT dénonce en tout cas le manque d'investissement dont a souffert le site, affirmant que "la mort du site a été programmée à partir de 2004". Le syndicat pointe du doigt la faiblesse des investissements et le manque d'anticipation dans le remplacement des départs en retraite qui aurait entraîné une importante perte de savoir-faire. Le syndicat considère que pour remettre le site à flot, il faut, injecter immédiatement 25 à 30 millions dans l'aciérie, réduire le nombre de références et investir dans la formation.

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