Nicolas Sarkozy dans l'Yonne pour évoquer la croissance

Le chef de l'Etat, accompagné de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, se rend à Sens dans l'Yonne pour évoquer le thème de la "libération de la croissance" économique, notamment dans le secteur du bâtiment qui rencontre des difficultés de recrutement. David Martinon, porte-parole de l'Elysée, affirme ce vendredi que le gouvernement reste sur une prévision de croissance de 2,25% cette année.

Nicolas Sarkozy se rend ce vendredi à Sens (Yonne) pour un déplacement sur le thème de la "libération de la croissance" économique, notamment dans le secteur du bâtiment qui rencontre des difficultés de recrutement. Accompagné de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, le chef de l'Etat doit d'abord visiter un chantier de construction, puis participer à la Chambre de commerce et d'industrie de Sens à un débat sur "la libération de la croissance et l'amélioration du fonctionnement du marché de l'emploi"?

Dirigée par l'ancien conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, la commission pour la libération de la croissance doit rendre le 23 janvier ses conclusions au président Sarkozy. Elle avait rendu ses premières conclusions sur la distribution et l'immobilier à la mi-octobre, préconisant notamment l'abrogation des lois Galland, Royer et Raffarin sur les prix, la création d'emplois et la protection du petit commerce, et la mise en place d'actions judiciaires de groupe pour les consommateurs, selon le concept anglo-saxon des "class-actions".

Selon des indiscrétions publiées dans la presse, la commission Attali devrait aussi plaider pour la relance de l'immigration, la suppression des départements, la libéralisation de certaines professions, ainsi qu'une réduction massive du coût du travail.

Ce déplacement sera aussi l'occasion pour le chef de l'Etat de faire le point sur le début d'année particulièrement difficile pour les marchés financiers. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a révisé jeudi à la baisse la prévision de croissance pour 2008 en France, tablant désormais sur un chiffre "proche de 2%" et non plus sur une progression de 2 à 2,5%.

"Nous atteindrons 2% en 2007, je pense que nous serons dans cette zone également en 2008", a déclaré Christine Lagarde, qui s'exprimait à l'issue d'une conférence de presse au ministère de l'Economie avec ses homologues britannique, Alistair Darling, italien, Tommaso Padoa-Schioppa, et allemand, Peer Steinbrück, venus discuter à Paris des conséquences de la crise financière sur l'économie mondiale.

Ce vendredi matin, le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, a estimé que "la France a été jusqu'ici assez peu affectée par le ralentissement de la croissance américaine et de la croissance mondiale et par les soubresauts de l'économie américaine". "Les instituts de prévision s'accordent à dire que nous réagissons bien et que la France pourrait mieux résister en 2008 que d'autres partenaires", a-t-il ajouté. "L'inflation augmente moins chez nous qu'ailleurs. Quant à notre croissance, nous restons sur le chiffre de 2,25% cette année", a-t-il précisé lors de son point de presse hebdomadaire. "Les fondamentaux de notre économie sont solides, le climat des affaires est bon, nos entreprises sont en croissance."

Le gouvernement tablait jusqu'à présent sur une hausse du PIB comprise dans une fourchette de 2 à 2,5%, avec un "point médian" à 2,25% qui a servi de référence à l'élaboration de son budget pour 2008. Dès mardi, François Fillon avait laissé entendre que la croissance française pourrait être moins forte que prévu cette année, en raison notamment de la hausse des prix du pétrole et des matières premières, "zones d'ombres" qui pèsent sur la croissance française.

Christine Lagarde a cependant estimé que les fondamentaux de l'économie européenne étaient "bons" et que la situation de l'emploi était "encourageante". Elle a ajouté que les marchés financiers et monétaires étaient dans un processus d'amélioration ("recovery") "graduelle", lors de la conférence de presse à laquelle participait aussi le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia.

Ce dernier et Alistair Darling ont également jugé que les fondamentaux de l'économie américaine étaient "bons", même si le premier a souligné que les turbulences sur les marchés financiers pourraient entraîner une révision à la baisse des prévisions de croissance. "Les Etats-Unis font face à un ralentissement, les prévisions 2008 ont été revues à la baisse", également pour l'économie européenne, même si le "scénario central" des autorités européennes "n'est pas celui d'une récession" américaine, a détaillé Joaquin Almunia. "Nous ne prévoyons pas de ralentissement économique prononcé" en Europe, a-t-il ajouté.

Début décembre, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait dressé un tableau peu encourageant de l'économie française, jugeant que la croissance devrait rester inférieure à 2% en 2008.

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