Jacques Richier quitte Swiss Life pour AGF

Le président de Swiss Life France donne sa démission moins d'un mois avant d'entrer au directoire du groupe suisse. Il va prendre la direction générale d'AGF aux côtés de l'actuel président-directeur général Jean-Philippe Thierry qui devient président non exécutif avant de quitter son poste fin 2008.

Jacques Richier donne un nouveau virage à sa carrière. Alors qu'on attendait son intronisation comme membre du directoire de Swiss Life le mois prochain, il va rejoindre en septembre la compagnie AGF, filiale à 100% de l'assureur allemand Allianz. Les rumeurs de ce "transfert" qui couraient il y a quelques semaines s'étaient pourtant calmées. Jacques Richier avait en effet accepté de nouvelles fonctions internationales pour le groupe Swiss Life. Il était depuis peu responsable de la nouvelle entité de Swiss Life baptisée Private Placement Life Insurance (PPLI) qui diffuse des produits d'assurance auprès de clients fortunés par l'intermédiaire de trois plates-formes au Luxembourg, Lichtenstein et à Singapour. Il était aussi chargé de la nouvelle structure dédiée aux programmes internationaux d'assurances (santé, prévoyance, retraite) des grandes entreprises pour leurs salariés. Et en France après avoir mis en place le concept d'assureur banque privée et réalisé plusieurs acquisitions, Jacques Richier s'attaquait à une modernisation de la distribution en assurance santé notamment avec le lancement d'un réseau de boutiques santé d'un nouveau genre proposant à la fois de l'assurance, des services à la personne et des services de prévention (La Tribune du 15 avril).

Ingénieur de formation, titulaire d'un Diplôme d'étude approfondi en physiques et diplômé de l'Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon, cet homme né en 1955 a débuté dans l'industrie pétrolière. Puis après un MBA en 1984, il bifurque vers le secteur de l'assurance en entrant au groupe Azur Assurances dont il deviendra directeur général en 1997 puis président directeur général en 1998. Quand il rejoint le groupe Swiss Life en 2000 pour diriger sa filiale française, celle-ci s'appelle la Société suisse. Son image est poussiéreuse et elle vend encore des assurances vie d'ancienne génération à frais précomptés. En quelques années, il modernise la compagnie et lui donne une nouvelle image d'assureur haut de gamme spécialisé en vie et en santé. Il en devient président en 2003.

Chez AGF, Jacques Richier qui avoue aimer se lancer des défis personnels, va trouver une compagnie en pleine réorganisation. Jean-Philippe Thierry, l'actuel Président directeur général, par ailleurs membre du directoire d'Allianz depuis 2006, a en effet annoncé en février un plan de restructuration des 13 centres de gestion de l'assureur. Quatre sites devront être fermés, et 2.000 collaborateurs formés d'ici 2011 pour s'adapter à un changement de leurs fonctions dans les 9 centres de gestion restant. Ce plan vise à restaurer la compétitivité de l'entreprise en assurances de dommages. En assurance auto et habitation, "nos positions s'érodent lentement" estimait en effet Jean-Philippe Thierry dans la Tribune (édition du 21 février). Par ailleurs les activités de grands risques industriels, de gestion d'actifs, de private-equity (capital risque) et de réassurance d'AGF doivent être mis aux normes du groupe Allianz et organisées au sein de structures transnationales. Ces changements illustrent a volonté d'intégration d'AGF par Allianz dont il a racheté les parts minoritaires il y a moins d'un an.

Depuis le départ brutal de Laurent Mignon en juin 2007, longtemps présenté comme le dauphin de Jean-Philippe Thierry, ce dernier avait repris les commandes opérationnelles du groupe. Il va les confier à Jacques Richier et ne conserver que la présidence (poste non exécutif) des AGF. Son mandat de président-directeur général arrive néanmoins à son terme à la fin de l'année 2008. Et il indiquait à la Tribune fin février rechercher activement un nouveau directeur général. Durant les quelques mois où Jean-Philippe Thierry et Jacques Richier piloteront ensemble la compagnie, ils devront notamment s'attaquer au dossier du changement de la marque AGF en Allianz France. Jean-Philippe Thierry avait essayé de reculer au maximum cette échéance mais Michael Diekmann, président du directoire d'Allianz a clairement annoncé en février lors de la présentation des résultats 2007 du groupe qu'il en faisait une priorité pour le quatrième trimestre 2008. AGF se prépare donc à une petite révolution, ce n'est pas pour faire peur à Jacques Richier.

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