La Turquie rejette GDF dans le projet gazier européen Nabucco

Le groupe gazier français s'est vu fermer la porte du projet européen de gazoduc Nabucco en raison de l'opposition de la Turquie. De fait, GDF a annoncé s'intéresser à d'autres projets dont celui, directement concurrent, lancé par la Russie, le projet South Stream. De son côté, le ministre Hervé Novelli a affirmé ce jeudi que "tout n'est pas perdu" pour la candidature de Gaz de France dans Nabucco.

Pressenti pour en être le septième partenaire, Gaz de France ne fera finalement pas partie du projet gazier européen Nabucco. Le groupe gazier français a annoncé ce jeudi avoir "pris acte" du rejet de sa candidature. "On a pris acte que notre candidature n'avait pas été retenue", a déclaré un porte-parole du groupe, deux jours après l'annonce de l'entrée de RWE, numéro deux allemand de l'énergie, comme sixième membre du projet Nabucco.

En avril dernier, les négociations avec la Turquie (où doit passer la gazoduc) et Gaz de France avaient déjà été suspendues provisoirement à la suite des dernières déclarations négatives de Nicolas Sarkozy sur Ankara. Auparavant, en février, c'était au tour d'un autre groupe français, Total, d'être exclu du projet en raison d'un désaccord.

Mais, peine perdue, Gaz de France a décidé d'étudier d'autres programmes dont le projet russo-italien South Stream de transport de gaz russe. Lancé le mois dernier, à Sofia, le projet South Stream entre en confrontation directe avec le projet européen Nabucco, dont l'objectif est de réduire la dépense énergétique de l'Europe face à la Russie.

Le gazoduc envisagé par les Européens doit ainsi tranporter le gaz en provenance de la mer Caspienne vers l'Union européenne, en passant par la Turquie et le Sud-Est de l'Europe, soit 3.300 kilomètres. La construction doit commencer en 2009 et s'achever en 2012, pour un montant évalué à 4,6 milliards d'euros. Outre RWE, le projet Nabucco regroupe le groupe autrichien OMV et les sociétés nationales Botas (Turquie), Bulgargaz (Bulgarie), MOL (Hongrie) et Transgaz (Roumanie).

De son côté, le gazoduc russo-italien South Stream, mis en oeuvre par le géant russe Gazprom et l'entreprise italienne ENI, doit passer sous la Mer Noire de la Russie vers la Bulgarie d'où il se divisera en une branche nord-ouest vers l'Autriche et une vers le sud, notamment vers la Grèce et l'Italie.*

Pour autant, le secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, Hervé Novelli, a affirmé ce jeudi que "tout n'est pas perdu" pour la candidature de Gaz de France dans Nabucco. "Ce que je peux vous dire, c'est qu'il y a de la place encore pour Gaz de France, comme pour d'autres, que ça n'est pas terminé", a-t-il déclaré sur la radio BFM.

Selon une source proche du dossier, GDF étudiera toutes les possibilités y compris celle de participer à Nabucco en tant que septième membre du consortium, une hypothèse à laquelle seraient favorables les partenaires roumain, hongrois et autrichien au projet.

Hervé Novelli a rappelé qu'il se rend bientôt en Turquie, du 17 au 20 février, et a affirmé avoir rencontré récemment l'ambassadeur de Turquie en France.

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