Les constructeurs automobiles américains réagissent à la crise en ordre dispersé

Alors qu'ils traversent une période difficile, entre baisse des ventes et difficultés financières, les constructeurs américains d'automobiles tentent, tant bien que mal, de sortir la tête de l'eau. GM a particulièrement du mal.

Chrysler a annoncé ce mercredi qu'il allait investir 1,8 milliard de dollars pour développer ses activités aux Etats-Unis. "Cet investissement va nous permettre de produire une nouvelle génération de véhicules aux standards mondiaux, capables de répondre aux besoins divers des consommateurs en tout point de la planète", a déclaré son PDG Tom La Sorda.

Avec cet investissement, Chrysler espère ainsi enrayer la chute de ses ventes, en mettant au point de nouveaux modèles, mieux adaptés aux marchés actuels. Grand spécialiste des 4x4 et pick-up, le Big Three (General Motors, Ford, Chrysler) en subit aujourd'hui les conséquences et connait un recul de ses ventes et de ses parts de marché. En cause, la hausse des prix du carburant et les préoccupations écologiques qui détournent les consommateurs, notamment américains, de ces modèles gourmands en essence.

Par ailleurs, Chrysler a annoncé ce mercredi avoir identifié plus d'un milliard de dollar d'actifs non-productifs pouvant être vendus. Le constructeur a déjà cédé pour 550 millions de dollars d'actifs, notamment des terrains. Il cherche ainsi à renforcer sa solidité financière alors qu'il a récemment été dégradé par les principales agences de notation.

Si les constructeurs automobiles américains cherchent à la fois des axes de développement et des sources d'économies, c'est que le ralentissement de leur marché les met dans une situation délicate. En juillet, il a enregistré son huitième mois consécutif de baisse et atteint son plus bas niveau depuis 1992. Les constructeurs américains y sont particulièrement à la peine: General Motors a accusé un plongeon de 26,7% de ses ventes, Chrysler a vu les siennes reculer de 29%. Ford a limité la casse, avec un repli de 14,9%.

Ce dernier, deuxième constructeur américain, s'est d'ailleurs montré optimiste ce mercredi, tablant sur une accélération du développement de ses petites voitures. "Nous considérons ce mouvement vers des véhicules plus petits comme une opportunité," a expliqué Mark Fields, président de Ford pour les Amériques. Le groupe entend notamment profiter des savoir-faire acquis en Europe pour renforcer sa rentabilité. Il table par exemple sur une progression très importante de ses ventes et des profits liés à la Focus en utilisant le châssis utilisé pour le modèle européen.

Reste le cas du numéro un aux pieds d'argile, le géant General Motors, GM. Lui aussi vient de voir l'agence de notation financière Moody's abaisser d'un cran la note de sa dette, de "B3" à "Caa1", enfonçant un peu plus le groupe dans la catégorie des investissements spéculatifs. Les notes de la catégorie Caa signifient une santé financière fragile et, pour les créanciers, un risque élevé de non remboursement.

L'ex-premier constructeur mondial, dépassé au premier trimestre par le japonais Toyota, rencontre de grandes difficultés financières. Au deuxième trimestre de l'année, GM a perdu 15,5 milliards de dollars, portant ses pertes à 70 milliards de dollars depuis 2004. Ses liquidités ont encore fondu de 3,6 milliards au deuxième trimestre pour retomber à 21 milliards de dollars. Une situation qui inquiète les analystes et qui a fait resurgir des rumeurs de dépôt de bilan.

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