Hausse des prix de l'alimentaire : François Fillon annonce une "opération coup de poing"

Le Premier ministre, qui réunissait ce lundi ses ministres de l'Economie, de l'Agriculture et de la Consommation, s'en est pris aux "abus de la part des industries et des distributeurs" à l'origine de l'augmentation des prix à la consommation.

Réunion d'urgence ce lundi sur la hausse des prix de l'alimentaire autour du Premier ministre. François Fillon, qui recevait plusieurs ministres - Christine Lagarde pour l'Economie, Michel Barnier pour l'Agriculture et Luc Chatel pour la Consommation - a dénoncé à l'issue de cette réunion des "abus de la part des industries et des distributeurs" à l'origine de l'augmentation des prix à la consommation et a annoncé une "vérification réelle des produits alimentaires" dès mardi. Selon le chef du gouvernement, une "opération coup de poing" sera conduite par les services du ministère de l'Economie avec pour objectif "de voir où sont les abus" qui ont conduit à une augmentation des prix des produits alimentaires.

Plus tôt dans la matinée, Michel-Edouard Leclerc, le distributeur breton, patron des centres éponymes, avait annoncésur les ondes de France-Info que les prix allaient continuer à augmenter. "Je peux dire, puisqu'on arrive à la fin des négociations pour 2008 avec les industriels, que les prix vont continuer à augmenter au premier trimestre 2008 à un rythme d'à peu près 4% mensuel". Il a reconnu que la responsabilité de cette hausse revenait "probablement aux deux, aux industriels et aux distributeurs".

Cette réunion au sommet de l'Etat et cette déclaration du trublion de la grande distribution en France interviennent alors qu'une étude de l'Institut national de la consommation (INC), publiée dans le magazine 60 millions de consommateurs, en vente mardi 26 février, montre que les prix des produits alimentaires ont explosé de novembre à janvier. Cette étude pose avec encore plus d'acuité le débat sur le pouvoir d'achat des Français.

L'INC montre ainsi que les prix des produits de première nécessité, beurre, yaourts, pâtes, céréales, biscottes, pain de mie, riz et jambon se sont envolés de 5% à 48% au cours de cette période de deux mois. Sur 1.055 références de produits laitiers et céréaliers comparés par l'INC, près de la moitié ont augmenté, dont 200 de plus de 10%. Moins de 60 références ont baissé "de quelques pour cent", selon l'INC.

Pour effectuer cette enquête, l'INC a comparé des relevés effectués en novembre et en janvier dans plusieurs enseignes. Il donne les noms des marques et précise que les prix varient beaucoup d'un point de vente à l'autre.

Cette étude est confirmée par d'autres, qui, toutes, soulignent la forte hausse des produits alimentaires. Ainsi, le cabinet Nielsen Panel montre une augmentation globale des prix en janvier, pour le quatrième mois consécutif, avec des hausses de plus de 10% pour les pâtes, les oeufs et le lait.

La flambée devrait durer encore quelques mois selon Nielsen et l'Institut national de statistique (Insee). L'institut de la statistique vient d'annoncer que les prix à la consommation en France avaient augmenté en janvier de 2,8% sur un an, un record d'inflation depuis mai 1992.

Une réforme de la loi régissant les relations entre distributeurs et industriels doit intervenir au printemps, mais pour les associations de consommateurs elle risque d'avoir un effet limité.
UFC-Que Choisir et la CLCV, autre association de consommateurs, estiment que la nouvelle loi doit s'accompagner d'une autre réforme, qui réglerait le problème de quasi monopole d'enseignes comme Leclerc, Carrefour ou Auchan dans certaines régions en France.

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