Premier bilan mitigé des vacances d'été

Après le traditionnel week-end de chassé croisé entre juilletistes et aoutiens, il est temps de dresser un premier bilan des vacances. Les soldes n'ont pas été un cru exceptionnel, et les études ne cessent de montrer que les Français n'ont pas le moral et ressentent une forte baisse de leur pouvoir d'achat. Durant leurs vacances ces comportements prudents semblent se confirmer.

Où en est-on à mi chemin de ces vacances 2008, alors que vient de passer le traditionnel week-end de chassé croisé entre juilletistes et aoutiens ? D'après une étude parue le 29 juillet, l'UMIH, Union des métiers des industries de l'hôtellerie, observe une fréquentation stable pour les hôtels mais une baisse de la fréquentation pour les cafés et les restaurants. Cette tendance est nationale mais des disparités assez fortes existent entre les régions. D'après André Daguin, le président de l'UMIH "quand le rapport qualité/prix est bon ca ne baisse pas. Mais il y a une pénurie de personnel" explique l'un des fervents défenseurs de la TVA à 5%. "Si on veut garder notre rang de première destination touristique, il faut faire des efforts sur l'accueil."

Effet Ch'tis contre effet pluie. Cela pourrait assez bien résumer la carte de France des hausses et des baisses. Le Nord voit sa fréquentation augmenter par rapport à 2007. "Il y a clairement un impact du film sur la fréquentation de la région" explique Maxime Truffaut au comité régional du tourisme. "En quelques années nous sommes passés du 14e au 8e rang des régions les plus touristiques de France, c'est une tendance qui avait commencé avant le film mais qui s'accélère" ajoute-t-il.

C'est évidemment la ville de Bergues où le film a été tourné qui tire le gros lot avec la fameuse montée au beffroi. Pour la façade atlantique c'est l'inverse, les vacanciers sont moins nombreux du fait d'un début juillet assez mauvais du point de vue de la météo. La saison n'a vraiment commencé qu'il y a 10 jours. Les hôteliers sont donc optimistes sur les perspectives du mois d'août.

Ceux qui trinquent sont les cafés, les restaurants et les loisirs. Une baisse de 20% à 30% en Corse ou encore dans les Bouches du Rhône. Ces baisses de l'ordre de 20% par rapport à 2007 sont légion dans quasiment toutes les régions mais certains s'en tirent mieux que d'autres. D'après l'étude de l'UMIH c'est "la baisse du pouvoir d'achat des vacanciers" qui constitue la principale source d'explication. Les clients se restreignent sur des dépenses considérées comme annexes, ils vont manger sur la plage un picnic au lieu d'aller au restaurant ou alors ils choisissent de ne manger qu'un désert pour deux.

L'effet euro se fait sentir sur la clientèle britannique ou américaine qui est moins au rendez-vous que les années précédentes, faiblesse de la leur monnaie comparativement à la devise européenne oblige. Certains Américains se sont tout de même rendus sur la Côte d'Azur ou dans des lieux qui organisent des événements particuliers comme les festivals de Juan, Nice ou Menton, ou encore un concert de Céline Dion. Les Russes et les Japonais sont eux bien présents. Une catégorie s'en sort d'ailleurs très bien : le luxe et le haut de gamme ce qui confirme les voeux d'André Daguin d'augmenter la qualité.

Dernière tendance observé depuis plusieurs années mais accentuée en juillet avec la réduction des budget : le raccourcissement des séjours. A la montagne, les touristes ne passent plus que 3 jours en moyenne. Les séjours sont plus courts un peu partout de 30% en moyenne. Ces séjours plus courts pourraient bénéficier à Paris selon l'office du tourisme de la capitale. "Les taux d'occupation des hôtels sont honorables et élevés, c'est donc un atterrissage en douceur" explique Thomas Deschamps responsable de l'observatoire économique du tourisme parisien. La capitale où la moitié des touristes sont étrangers est moins touchée par la morosité des vacanciers français.

Certains Français regarderont ces chiffres et ces tendances sans se sentir concernés. D'après un sondage publié dans l'Humanité le 31 juillet, 42% d'entre nous ne partiront pas cette année. Les problèmes de pouvoir d'achat, avec l'envolée des prix du pétrole et des produits alimentaires, se font sentir.

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