Serge Tchuruk assume son bilan à la tête d'Alcatel-Lucent

Après treize ans à la tête d'Alcatel-Lucent, Serge Tchuruk "assume". Le président du conseil d'administration, qui doit quitter le groupe en difficulté en octobre, revendique sa stratégie décriée de recentrage sur les télécoms. S'il reconnaît avoir sous-estimé les difficultés de la fusion avec Lucent, le dirigeant affirme que le plus dur est passé.

"J'assume. Voilà mon état d'esprit au moment de quitter mes fonctions. J'assume et je revendique la stratégie qui a fait d'Alcatel-Lucent un grand leader mondial des technologies de l'information". C'est presque un cri du coeur que lance ce lundi Serge Tchruruk, le patron, sur le départ, d'Alcatel-Lucent dans les colonnes du Figaro.

Le président du conseil d'administration de l'équipementier télécom, PDG du groupe Alcatel de 1995 à 2006, puis devenu en 2006 président du conseil d'administration du nouveau groupe Alcatel-Lucent après une fusion avec l'américain Lucent Technologies, doit quitter le groupe en octobre. L'actuel PDG, Patricia Russo, est aussi sur le départ.

Il faut dire que le bilan n'est pas brillant pour le groupe. Alcatel-Lucent a enregistré six trimestres de pertes, dans un contexte de dégradation des comptes de l'équipementier télécom touché par une vive concurrence.

Toutefois, pour Serge Tchuruk, la "période difficile" traversée par Alcatel-Lucent "est maintenant derrière nous" et "le groupe a été assaini". Reconnaissant avoir "peut-être" sous-estimé les difficultés de la fusion, l'ex-PDG d'Alcatel souligne que, malgré "des moments difficiles", le "problème culturel" consistant à "rapprocher deux systèmes de gestion différents" a été résolu.

"Nous sommes ressortis de la crise des télécoms avec une position renforcée par rapport à nos concurrents nord-américains", juge-t-il. Par ailleurs, Serge Tchuruk est revenu sur sa stratégie, très décriée, de recentrage du groupe sur les télécoms. Le dirigeant explique qu'il a dû "prendre des décisions radicales car les difficultés se précisaient un peu partout". "Il fallait rassembler nos forces sur le secteur central des télécoms, qui présentait un fort potentiel de croissance", argumente-t-il.

Interrogé sur d'éventuelles nouvelles suppressions de postes, Serge Tchuruk estime que Alcatel-Lucent a atteint aujourd'hui "une situation qui s'équilibre en terme d'emplois", reconnaissant que les salariés du groupe ont "consenti des efforts considérables". Depuis la fusion, Alcatel-Lucent a en effet procédé à plusieurs plans de restructuration, avec des milliers de suppressions d'emplois dans le monde: 16.500 au total d'ici 2009, dont plus de 1.800 en France.

Enfin, sur la nouvelle direction, Serge Tchuruk affirme que "les nominations seront faites très vite". Il précise également que le conseil d'administration sera remanié. Sur son sort à lui, le dirigeant indique avoir reçu "de nombreux témoignages d'estime professionelle et d'amitié", concluant : "je ressens aujourd'hui un grand sentiment de liberté".

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