Grève des fonctionnaires : entre 217.000 et 400.000 manifestants en France

La grève dans la fonction publique pour les salaries a été suivie jeudi par 20,6% des agents de l'Etat, a annoncé le ministre du Budget, jugeant la grève "totalement inutile". Les personnels de l'Education nationale ont fait grève à 55% en moyenne, selon la FSU.

La grève nationale de la fonction publique, à l'appel de sept fédérations syndicales sur huit (CGT, FSU, CFDT, FO, CFTC, Unsa et Solidaires), a mobilisé ce jeudi 20,6% des agents de l'Etat, a anonncé à la mi-journée le ministre du Budget, EricWoerth, qui estime que cette grève est "totalement inutile". Sur les trois fonctions publiques (Etat, hospitalière et territoriale), le taux goblal de participation à cette grève nationale était de 13,2% à 12 heures 30 contre 21% lors du précédent mouvement le 20 novembre, a indiqué le ministère dans un communiqué.

La CGT a estimé à quelque 400.000 le nombre de manifestants partout en France. De son côté, la police les chiffre à quelque 217.500.

Les syndicats appelaient à cette grève pour l'ouverture "en urgence" de négociations salariales et contre les 22.900 suppressions d'emplois prévues dans la fonction publique d'Etat, dont 11.200 dans l'Education nationale. Ce secteur a d'ailleurs davantage mobilisé que la moyenne, avec un taux de grévistes de plus de 32%. Dans la fonction publique territoriale, le taux de grévistes est de 7% et dans les hôpitaux publics de près de 12%. Selon le Snes-FSU, les personnels de l'Education natinonale étaient en grève à 55% dans les collèges et les lycées. A la Poste, où des préavis de grève ont été déposés, la direction recensait plus de 9% de grévistes dans la matinée.

"On veut qu'une revalorisation des salaires soit vraiment à l'odre du jour, a déclaré Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT. On nous renvoie à février, c'est beaucoup trop loin au regard de l'urgence sur le pouvoir d'achat", faisant référence à l'annonce que fera le ministre du Budget sur l'augmentation du point d'indice le 18 février. Son homologue de la CFDT, François Chérèque, a pour sa part rappelé que "cela fait dix ans qu'on n'a pas eu d'accord dans le service public" sur le pouvoir d'achat.

Plusieurs milliers de fonctionnaires ont défilé jeudi après-midi à Pari mais et dans les grandes villes de province. "Ensemble pour les salaires, l'emploi, les statuts, et les services publics", indiquait la banderole de tête de la manifestation intersyndicale parisienne. Cette grève est soutenue par une majorité de Français (57%), selon un sondage BVA paru jeudi, "ce qui constitue une première pour un mouvement social depuis l'élection de Nicolas Sarkozy", souligne l'institut.

Le président de la république s'est "réjoui" de l'expérimentation du service minimum dans les écoles primaires jeudi, selon David Martinon, porte-parole de l'Elysée. Le service minimum, qui vise à organiser l'accueil des enfants dans les écoles fermées pour cause de grève, s'est appliqué dans des écoles de "2.023 communes" sur les 22.492 disposant d'une école sur leur territoire, a-t-il précisé. "C'est un dispositif qui ne met pas absolument pas en danger le droit de grève", estime Davide Martinon, contrairement à ce que pensent les syndicats.

Le privé mobilise pour les salaires
Plusieurs grèves se préparent dans le secteur privé sur la question des salaires. A Air France, la CGT a appelé jeudi à la grève le 31 janvier pour les salaires afin de "peser" sur la prochaine réunion de négociation sur le sujet prévue le 4 février, estimant insuffisantes les propositions de la direction. Dans la grande distribution, la CGT, la CFDT et FO appellent à une grève nationale unitaire pour la première fois dans le secteur le 1er février. Les mots d'ordre de cette mobilisation sont les salaires, le repos dominical et l'emploi. En outre, cinq syndicats d'Ile-de-France (CGT, CFDT, Unsa, FSU et Solidaires) ont lancé jeudi à la mobilisation des salariés franciliens pour la défense du pouvoir d'achat "dans les semaines à venir". Au niveau national, la CGT et la CFDT ont appelé lundi leurs structures professionnelles et locales à construire une mobilisation unitaire interprofessionnelle pour la première quinzaine de février afin d'obtenir des négociations salariales.

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