Deuxième trimestre difficile pour les chaînes de télévisions allemandes. Alors que ProSiebenSat.1 affiche un bénéfice net en baisse de plus de 30% à 59,5 millions d'euros, Premiere annonce une perte qui atteint 37,8 millions d'euros, soit 5,2% de plus que l'an passé à la même période.

Pour ProSiebenSat.1, le chiffre d'affaires a fait un bond de 45% à 802 millions d'euros, grâce à l'intégration au 1er juillet 2007 de SBS, groupe de radio-télévision luxembourgeois. Mais à la Bourse de Francfort, l'action, malmenée ces derniers temps, a perdu quelque 7% sous les six euros. ProSiebenSat.1 est coutumier des mauvaises nouvelles ces derniers mois. Le groupe avait émis un avertissement sur résultats fin avril.

Le rachat de SBS, opérateur de plusieurs chaînes de radio et télévision en Belgique, Scandinavie et Europe de l'est, entraîne depuis l'an dernier des coûts de réorganisation substantiels. Au deuxième trimestre, la restructuration a encore pesé pour près de 20 millions d'euros dans les comptes. En outre, un nouveau modèle de commercialisation de l'espace publicitaire sur les chaînes allemandes a du mal à être accepté par les clients, explique la société. Enfin, l'annonce en juin du départ du patron à la fin de l'année avait déçu le marché. Un successeur n'a toujours pas été désigné.

Pour Premiere, le chiffre d'affaires a grimpé de 19% à 272 millions d'euros sur la période. Premiere a payé au deuxième trimestre nettement plus d'impôts que l'an dernier. Depuis la fin 2007, le groupe est victime de pirates qui détournent ses programmes sans payer, et son nombre d'abonnés s'en ressent. Entre avril et juin, Premiere en a perdu près de 85.000.

Depuis fin 2005, date à laquelle la chaîne a perdu l'exclusivité de la retransmission des matches du championnat de football allemand, la Bundesliga, Premiere est habitué aux résultats en dents de scie et son avenir est incertain.

Mais jeudi ,le groupe s'est montré optimiste pour l'avenir. Une décision récente de l'autorité allemande de la concurrence condamnant le nouveau modèle de commercialisation des droits télévisés devrait lui permettre de revenir dans la course à un prix intéressant.