La tension monte entre Mandelson et Sarkozy sur les négociations à l'OMC

La présidence française de l'Union européenne a débuté mardi sur une fausse note avec une controverse entre le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson et le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy au sujet des négociations à l'OMC qui entrent dans une phase très délicate.

Alors que vient tout juste de débuter la présidence française de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy, a eu bien des soucis: outre le pavé dans la mare lancé par le président polonais, Lech Kaczynski, pour qui la ratification du traité de Lisbonne était devenue inutile après le non de l'Irlande, le chef de l'Etat français a entamé un bras de fer avec le commissaire européen au Commerce, le britannique Peter Mandelson.

Et le ton est monté d'un cran mardi soir. Alors que Nicolas Sarkozy avait invité à dîner à l'occasion du commencement du semestre de la présidence française de l'Union européenne (UE), les commissaires européens, Peter Mandelson a boudé la reception.

Le président français a adressé de nouvelles critiques à l'encontre de Peter Mandelson, qui négocie au nom de l'UE sur les dossiers commerciaux. Il a accusé le commissaire britannique, et le directeur général de l'OMC (Orgnaisation mondiale du commerce), le Français Pascal Lamy, de vouloir accepter un accord sur le commerce international qui se solderait par une réduction de 20% de la production agricole européenne. Ces attaques interviennent alors que les négociations à l'OMC sont à un moment charnière, après six ans et demi de laborieuses tractations. Pascal Lamy a convoqué les ministres d'une trentaine de grandes puissances commerciale le 21 juillet à Genève à une réunion de la dernière chance. Paris soupçonne Peter Mandelson, tout comme Pascal Lamy, d'être prêt à brader les intérêts européens pour obtenir un accord avant les élections présidentielles américaines, le successeur de George W. Bush pouvant potentiellement tout remettre en cause.

Peter Mandelon a rejeté les accusations du président français et souligné que l'UE se devait de parler d'une seule et même voix. "Vous savez, dans toutes les négociations sur le commerce comme dans tout autre domaine, notre unité fait notre force", affirme-t-il.

"Nous voulons une issue (des négociations) qui soit équilibrée, qui soit équitable, pour chacun, dont l'Europe. C'est pour cela que je négocie, mais si je suis dévalorisé, ma capacité à parvenir à un tel résultat sera amoindri, et cela me désole", a poursuivi Peter Mandelson. Le Commissaire a relevé que son mandat pour négocier avec l'OMC avait été approuvé par les 27 Etats membres de l'UE. "Nous n'avons jamais accepté dans le passé l'échec d'une ronde de négociation commerciale et ce serait extrêmement dommageable si cela devait arriver à cette occasion", a poursuivi Peter Mandelson, ajoutant qu'il regrettait que sa propre position ait été sapée "à un moment, très, très crucial" de ces négociations commerciales mondiales. Selon lui, les négociations "vont aboutir ou échouer dans les prochaines semaines ... la force de la capacité à négocier de l'Europe venant de son unité".

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