Effervescence autour d'Alcatel-Lucent, l'Elysée dément vouloir entrer au capital

Nicolas Sarkozy, en pleine vague de défense des sites industriels français, d'Arcelor-Mittal à Metaleurop en passant par Kleber-Michelin, se serait saisi du dossier. Sur la foi de cette rumeur, l'action était recherchée mercredi matin avant de retomber.

C'est l'une des grandes rumeurs du moment dans le monde de l'économie. L'Etat français préparerait un plan pour défendre Alcatel-Lucent. Selon un article publié sur le site de Challenges, "l'Etat n'exclut pas d'entrer dans le capital d'Alcatel". "Si ce scénario n'est pas privilégié actuellement, il n'en est pas pour autant exclu par Bercy, qui souhaite s'investir dans l'avenir du groupe", précise l'hebdomadaire.

Le groupe franco-américain d'équipements en télécommunications est en effet fragilisé par des pertes, des restructurations en série (avec suppressions d'emploi notamment en France) et par la chute de son cours de Bourse.

A Bercy, on dément cette information précisant que ce scénario n'est "actuellement pas privilégié". Toutefois, Challenges cite un conseiller de Christaine Lagarde selon lequel "toutes les options sont ouvertes". Dans une interview accordée aux Echos mardi 26 février, la ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, s'est montrée "très sceptique quant à la stratégie d'Alcatel" et a affirmé que "le gouvernement sera extrêmement vigilant sur la politique de l'emploi de ce groupe".

Lors du traditionnel point presse d'après Conseil des ministres, Laurent Wauquiez porte-parole du gouvernement a qualifié de "pures spéculations" des rumeurs de prise de participation de l'Etat dans Alcatel.

Malgré ces démentis, les marchés veulent croire à cette possibilité. L'Elysée, en pleine vague de défense des sites industriels français (chez Arcelor-Mittal à Gandrange en Moselle, Metaleurop à Noyelles-Godault, Kleber-Michelin à Toul), pourrait même faire une annonce lundi, Nicolas Sarkozy devant se rendre à Hanovre pour l'ouverture du salon des technologies Cebit.

Certains évoquent l'éventualité d'une "loi Alcatel", d'autres d'une intervention comme l'Etat l'avait fait en 2002 pour sauver Alstom en en prenant 14% du capital, ce qui avait sauvé la firme de la faillite, d'autres encore considèrent que les pouvoirs publics poussent de grands groupes français à acheter des équipements télécoms à Alcatel-Lucent. La radio BFM indiquait ce mercredi matin que le groupe Bolloré (son président éponyme est un proche de Nicolas Sarkozy) achetait des équipements wi-max (Internet sans fil de grande puissance) à Alcatel.

La Bourse n'est en tout cas pas restée indifférente à ces rumeurs. Mercredi matin, l'action Alcatel-Lucent a nettement progressé, montant jusqu'à 4,43 euros. Dans l'après-midi, en revanche, l'agitation s'est calmée, et l'action cédait 0,70% à 4,22 euros à la clôture.

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