Après la primaire du New Hampshire, la course à la Maison Blanche reste totalement ouverte

Les résultats de la primaire du New Hampshire, donnant la victoire à Hillary Clinton dans le camp démocrate et à John McCain chez les Républicains, annulent ceux de l'Iowa. Pourtant, rien n'est fait pour les deux vainqueurs. Et rien n'est perdu pour Barack Obama , ni pour Mike Huckabee.

Est-ce parce qu'Hillary Clinton a fait preuve de "féminité" en pleurant presque à la télévision, la veille des primaires du New Hampshire, que cette femme de tête, considérée comme calculatrice, voire sans coeur, par ses opposants, a réussi à séduire l'électorat féminin de ce petit Etat du Nord Est des Etats-Unis ? Peut-être. Toujours est-il que c'est effectivement l'électorat féminin qui lui a permis, contrairement à l'Iowa, de remporter la victoire au détriment de son adversaire le plus coriace, Barack Obama.

Les femmes ont voté à 46% pour l'ex-première dame des Etats-Unis, alors que 34% seulement se sont rangées du côté du sénateur noir de l'Illinois, Barack Obama. Et comme elles constituent 57% de l'électorat démocrate dans le New Hampshire, elles ont donc donné la victoire à Hillary Clinton.

Du côté républicain, les jeunes, qui s'étaient largement prononcés en faveur de Mike Huckabee dans l'Iowa, ont décidé de ne pas bouder John McCain, 71 ans, dans le New Hampshire.

Est-ce à dire que les dés sont jetés ? Certainement pas ! La course à l'investiture de chaque parti de même que la présidentielle elle-même restent totalement ouvertes.

L'histoire, à cet égard, est pleine d'enseignements. Ainsi, en 2000, John McCain avait aussi gagné dans l'Iowa contre George Bush. Sans pour cela obtenir ensuite l'investiture du parti républicain. Côté démocrate, on ne parlait, il y a quatre ans, que de Howard Dean, dont l'investiture paraissait quasiment inévitable. Puis il a explosé en vol, d'abord dans l' Iowa, pour ensuite passer aux oubliettes avec les primaires du New Hampshire...

Et l'histoire politique américaine est aussi pleine de retours en grâce. Qui se souvient de Tom Harkin aujourd'hui ? Il avait été le vainqueur dans l'Iowa en 1992. Qui se souvient de Paul Tsongas ? Il avait pourtant devancé Bill Clinton quelques jours plus tard dans le New Hampshire. Bill Clinton, baptisé à l'époque le "come back kid", se faisait même un plaisir, hier, d'égrainer les Etats dans lesquels il avait perdu : Dakota du Sud, Maine, Maryland, Colorado.... Et il espère bien que son épouse endosse elle aussi l'habit du "come back kid"... Evidemment, Barack Obama jure de son côté qu'il n'a pas dit son dernier mot !

Il faudra donc attendre les primaires à venir pour voir comment les choses se décantent, dans un camp comme dans l'autre. Avec d'abord, pour les Démocrates, celle de la Caroline du Sud, le 26 janvier prochain. Ce sera un test pour Hillary Clinton comme pour Barack Obama. Pour qui se prononceront les Noirs du Sud ? Puis, pour tous, le test suivant viendra avec le "super tuesday", le 5 février prochain, date à laquelle les électeurs de vingt-deux Etats se prononceront d'un coup.

Entre temps, chaque candidat aura à coeur de se présenter comme le candidat évident, voire inévitable pour l'investiture de son parti, afin de convaincre les électeurs de voter "utile".

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