Nouvelle mise en garde de la Fed contre les risques d'inflation aux Etats-Unis

Le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis Ben Bernanke a déclaré que la banque centrale américaine resistera fortement au dérapage de l'inflation. Ces propos qui confirment que la hausse des prix devient de plus en plus un sujet de préoccupation pour la Fed, ont fait monter le dollar.

"Les dernières augmentation des prix de l'énergie ont renforcé les risques de hausse de l'inflation et les anticipations inflationnistes", a ainsi déclaré Ben Bernanke lors d'une conférence organisée par la Réserve fédérale de Boston. "Le comité de politique monétaire de la Fed résistera fortement à l'érosion des anticipations d'inflation à long terme dans la mesure où un désancrage de ces anticipations serait déstabilisant pour la croissance ainsi que pour l'inflation", a déclaré le président de l'institut d'émission.

Le dollar est alors monté à son plus haut niveau de trois mois face au yen, tandis que l'euro refluait sous la barre de 1,56 dollar et que les rendements obligataires s'envolaient, signe que le marché attend, sinon une hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis, du moins la fin du cycle de baisse du coût du crédit. La Fed doit examiner le niveau de ses taux directeurs lors de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire (FOMC), les 24 et 25 juin.

La mise en garde de Ben Bernanke contre l'inflation, la troisième en une semaine, semble le rapprocher de la faction anti-inflation du comité de politique monétaire de la Fed, le Fomc (Federal Open Market Committee), dirigée par les président des Réserves fédérales de Dallas et de Philadelphie, Richard Fisher et Charles Plosser.

Par ailleurs, Ben Bernanke a estimé qu'en dépit des récentes mauvaises nouvelles sur le front du chômage, les derniers indicateurs économiques n'avaient entamé que "modestement" les perspectives pour la croissance. "Le risque que l'économie fasse face à un ralentissement substantiel semble avoir diminué au cours du dernier mois environ", a-t-il même jugé.

Le chômage a pourtant bondi à 5,5% de la population active en mai aux Etats-Unis, contre 5% en avril, et l'économie a perdu des emplois pour le cinquième mois consécutif, supprimant 49.000 postes après 28.000 le mois précédent. Le chômage est ainsi revenu à son plus haut niveau depuis octobre 2004, et il a connu sa hausse la plus forte depuis février 1986.

Toutefois, "sur le reste de l'année 2008, les effets des mesures de relance monétaire et budgétaire, un reflux progressif du poids de la construction résidentielle, de nouveaux progrès dans le rétablissement des marchés financiers et du crédit, et une demande toujours forte à l'étranger devraient contrebalancer les vents contraires que connaît l'économie", a-t-il développé. Avant de signaler toutefois que la contraction du marché immobilier et la flambée continue des matières premières énergétiques faisaient peser un risque négatif sur ce pronostic.

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