Les biocarburants ne sont pas l'unique source d'énergie renouvelable pour remplacer le pétrole dans les transports, mais ils sont la seule solution à court terme contre le réchauffement climatique, a déclaré ce dimanche à l'AFP un porte-parole de la Commission européenne. L'objectif fixé par la Commission en janvier dernier est bien de porter la part des énergies renouvelables utilisées dans les transports à 10% d'ici 2020, et non 10% pour les seuls biocarburants, a confirmé Ferran Tarradellas, porte-parole du commissaire à l'Energie Andris Piebalgs.

Les ministres européens de l'Energie avaient indiqué avoir "découvert" que l'objectif contraignant de 10% portait sur les énergies renouvelables et non sur les biocarburants, samedi lors d'une réunion près de Paris. "Il n'a jamais été question d'empêcher le développement d'une technologie", a souligné Ferran Tarradellas.

"Mais il faut être réaliste. Pour faire passer au biodiesel la flotte de véhicules roulant au diesel, les constructeurs n'ont pas besoin de changer les chaînes de montage dans les usines. En revanche, pour passer à l'électrique ou à l'hydrogène, il faut une révolution", a-t-il déclaré. "Les biocarburants sont la solution réaliste pour réduire la dépendance de l'UE dans le pétrole à l'horizon 2020", a-t-il affirmé. "Mais la porte reste ouverte aux autres sources d'énergie, à condition qu'elles soient renouvelables, ce qui n'est pas le cas pour l'électricité fournie par les centrales nucléaires", selon lui.

"Pendant des années, la seule vérité c'était les biocarburants. On est en train de changer d'avis à toute vitesse", avait souligné samedi le ministre français de l'Environnement et de l'énergie, Jean-Louis Borloo. "Ce qui était la solution il y a dix-huit mois est aujourd'hui voué aux gémonies", avait-il ajouté.