Une semaine marquée par la volonté répétée de Nicolas Sarkozy de poursuivre ses réformes

A la une de l'actualité cette semaine, le premier bilan du chef de l'Etat sur son action. L'augmentation de capital de RBS, le plan de sauvetage élaboré par la Banque d'Angleterre, les difficultés des compagnies aériennes face au renchérissement du pétrole, l'envolée du cours de l'euro et les rebondissements du dossier Alitalia ont aussi animé les débats.

Un an après son entrée en fonction, le chef de l'Etat a présenté jeudi soir un premier bilan de son action.

NICOLAS SARKOZY RECONNAÎT DES ERREURS MAIS MAINTIENT SON PROGRAMME DE REFORMES

"Je vois très bien les mécontentements, mais je sais où je vais. Je suis persuadé qu'il n'y a pas d'autre stratégie et je sais que mon rendez-vous, c'est la fin de mon quinquennat", a soutenu Nicolas Sarkozy, jeudi soir. Cette déclaration du président de la République illustre la position qu'il a développée pendant 100 minutes, lors d'une intervention télévisée. Le chef de l'Etat, dont la cote de popularité plonge depuis novembre dernier, a reconnu plusieurs "erreurs". Nicolas Sarkozy a notamment admis "une erreur de communication totale" lors du lancement du paquet fiscal en août dernier. Cependant, il a réaffirmé sa volonté de mener à bien les "55 réformes" qu'il a lancées parce que "tout se tient". Il a aussi répété son ambition de "réhabiliter le travail, donner le sentiment aux plus fragiles qu'ils sont protégés et rendre la fierté aux Français".

Nicolas Sarkozy a ainsi confirmé les suppressions de postes dans l'Education nationale car "la politique qui a consisté à embaucher toujours plus n'a pas conduit à la réussite des élèves". Il a aussi déclaré que l'allongement de la durée de cotisation pour la retraite, à 41 ans, était la seule solution pour garantir "la pérennité du système". Par ailleurs, le chef de l'Etat a promis un projet de loi sur la participation et l'intéressement dans les PME "dans 15 jours". Il s'est également engagé à lancer le revenu de solidarité active (RSA) en 2009. Ce dispositif, conçu par le haut-commissaire Martin Hirsh, pourrait être financé, à hauteur d'1,5 milliard d'euros maximum, en puisant sur les fonds alloués jusqu'ici à la prime pour l'emploi.

Ce discours a été salué dans les rangs de la majorité. Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP, l'a trouvé "convaincant". Roger Karoutchi, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, y a vue une intervention du président de la "France debout". Laurence Parisot a aussi exprimé son enthousiasme vendredi matin. "Tout ceci sont des signes positifs, encourageants... et, à mon avis, plein d'espoir pour les Français" s'est réjouie la patronne du Medef. En revanche, du côté de l'opposition, les critiques sont acerbes. Pour Ségolène Royal, PS, Nicolas Sarkozy a présenté "une feuille de déroute". "Les Français attendaient de savoir où ils allaient et je ne crois pas que cette émission les ait éclairés", a regretté Marielle de Sarnez, du MoDem.

EN GRANDE-BRETAGNE, LA BANQUE CENTRALE PREND DES MESURES EXCEPTIONNELLES POUR SORTIR DE LA CRISE FINANCIERE

La Banque d'Angleterre a lancé, lundi matin, un plan d'aide destiné à restaurer la confiance sur les marchés financiers britanniques, fragilisés par la crise des subprimes. L'institution va permettre aux banques d'échanger, pendant un an au moins, des prêts immobiliers contre des obligations d'Etat. Grâce à ces mesures, dont le montant envisagé est de 50 milliards de livres (62 milliards d'euros), les établissements financiers devraient pouvoir assainir leurs bilans. La Banque d'Angleterre et le gouvernement britannique espèrent ensuite que les banques assoupliront leurs conditions de crédit. "Nous essayons de dénouer la crise afin que les banques puissent mettre des fonds à disposition du système financier britannique", a expliqué lundi le ministre des Finances, Alistair Darling. C'est la première fois de son histoire que la Banque d'Angleterre s'engage dans un tel programme.

La Royal Bank of Scotland (RBS) a aussi adopté des mesures exceptionnelles pour se sortir de la crise des crédits immobiliers à risque. La 2e banque britannique a annoncé mardi une augmentation de capital de 12 milliards de livres (15 milliards d'euros). Un montant jamais égalé en Angleterre. Cette levée de capital a été garantie par les banques Goldman Sachs, Merrill Lynch et UBS. Avec cette opération, RBS souhaite renflouer ses fonds propres qui ont fondus ces derniers mois, à cause de la crise des subprimes et de l'acquisition (avec Fortis et Santander), l'année dernière, d'ABN AMRO. "Nous avons payé un prix très élevé (pour cet achat)" a reconnu mardi Tom McKillop, le président du groupe. RBS a, en outre, annoncé qu'elle passerait 5,9 milliards de livres (avant impôt) de dépréciations d'actifs dont beaucoup ont été hérités d'ABN Amro.

Citigroup et Merrill Lynch ont aussi levé des fonds

Aux Etats-Unis, la banque Citigroup a indiqué mardi avoir procédé à une augmentation de capital de 5,94 milliards de dollars, sous forme d'un placement privé. C'est la 7e fois depuis novembre 2007 que Citigroup lance une telle opération. Le lendemain, sa rivale Merrill Lynch a aussi annoncé avoir levé 2,47 milliards de dollars. Merrill Lynch et Citigroup ont choisi d'émettre, pour ces opérations, des actions préférentielles (qui ont un meilleur rendement que les titres ordinaires mais sont dépourvues de droit de vote). Les deux banques avaient dévoilé la semaine dernière des pertes trimestrielles très importantes.

LES COMPAGNIES ARIENNES DE PLUS EN PLUS FRAGILISEES PAR LA HAUSSE DES COURS DU PETROLE

Delta Air Lines et Northwest Airlines, les deux compagnies qui ont annoncé leur mariage la semaine dernière, ont présenté mardi des comptes trimestriels largement déficitaires. Delta a dévoilé une perte de 6,4 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l'année. D'après la 3e compagnie américaine, ce mauvais résultat est dû à une dépréciation d'actifs de 6,1 milliards d'euros et à la hausse des coûts du carburant. Delta a indiqué que sa facture de kérosène était passée de 948 millions de dollars au premier trimestre 2007 à 1,4 milliards de dollars un an plus tard. Sa fiancée Northwest connaît les mêmes déboires. A cause de dépréciation d'actifs de 3,9 milliards de dollars et d'une augmentation de 57% de ses coûts de carburant, elle a affiché une perte de 4,1 milliards de dollars ce trimestre.

Les difficultés des compagnies aériennes devraient se prolonger car les cours du pétrole ont atteint de nouveaux records cette semaine. A New York, mardi, le baril de brut a coté 119,72 dollars; le Brent, à Londres, a frôlé les 117 dollars. Air France KLM a d'ailleurs décidé mardi d'augmenter de nouveau ses tarifs - de 2 à 91 euros par billet - pour compenser cette flambée. Continental Airlines a préféré, de son côté, réduire ces dépenses en remplissant au minimum légal le réservoir de certains de ces avions. Le département des Transports américain a révélé mardi cette pratique utilisée par la compagnie américaine.

L'EURO A DEPASSE LE SEUIL DES 1,60 DOLLAR

Le cours de la monnaie unique s'est envolé mardi pour atteindre 1,6019 dollar. Des mauvais indicateurs macro économiques américains (baisses des ventes de logements neufs et des commandes de biens durables) ont contribué à l'affaiblissement du dollar. Par ailleurs, le renchérissement de l'euro s'explique aussi car les analystes parient sur un maintien de la politique monétaire stricte de la Banque centrale européenne (BCE). Ces anticipations ont été confortées par des déclarations du gouverneur de la banque centrale du Luxembourg. Yves Mersch a ainsi suggéré qu'une augmentation du taux directeur de la BCE pourrait être nécessaire pour juguler l'inflation. Son homologue de la Banque de France, Christian Noyer, a aussi laissé entendre qu'un durcissement de la politique monétaire était envisageable. Le cours de l'euro s'est toutefois nettement replié en fin de semaine, sous 1,56 dollar.

AIR FRANCE-KLM RENONCE A ALITALIA

"Le groupe Air France-KLM a indiqué à la compagnie italienne que les engagements contractuels pris le 14 mars dernier en vue du lancement d'une offre publique d'échange sur Alitalia n'étaient plus valides", a déclaré mardi dans un communiqué la compagnie franco-néerlandaise. Le 2 avril dernier, le groupe de Jean-Cyril Spinetta avait déjà rompu les négociations avec les syndicats de la compagnie publique italienne, jugés trop exigeants. Pour pouvoir éviter la faillite à Alitalia, le gouvernement italien a décidé mercredi de lui accorder un crédit-relais de 300 millions d'euros qui devra être remboursé avant la fin de l'année. La Commission européenne a demandé à Rome des informations sur cette mesure d'urgence pour déterminer s'il s'agit, ou non, d'une aide d'Etat (interdite par la loi communautaire). Silvio Berlusconi, le futur président du Conseil, a, par ailleurs, de nouveau promis qu'il trouverait des investisseurs italiens pour reprendre Alitalia. "Après quatre ou cinq semaines de "due diligences" (examen des comptes), un consortium d'investisseurs pourra faire une offre ferme" a garanti mercredi le vainqueur des élections législatives.

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