Nouveaux signes de dégradation de l'activité aux Etats-Unis

L'indice composite du Conference Board a reculé de 0,7% en juillet. L'indice d'activité de la région de Philadelphie marque toujours, de son côté, une contraction. Et les industriels revoient leurs prévisions à la baisse. En revanche, les demandes hebdomadaires d'allocations de chômage ont légèrement baissé.

Nouveaux signaux d'une conjoncture dégradée outre-Atlantique. L'indice composite des indicateurs économiques américains, censé préfigurer l'évolution de la conjoncture dans les six prochains mois, a reculé de 0,7% en juillet après être resté stable en juin, a indiqué ce jeudi l'institut de conjoncture privé Conference Board. Les analystes tablaient sur une baisse de 0,3% seulement.

"La baisse récente des prix du pétrole n'est pas suffisante pour effacer la vague négative qui s'est formée depuis le printemps", a souligné Ken Goldstein, économiste au Conference Board, cité par l'AFP. "L'indice composite laisse attendre une croissance lente jusqu'à la fin de l'année, voire un coup d'arrêt", a-t-il ajouté. "Il y a quelques mois, on parlait d'une reprise au second semestre. S'il y a une reprise au second semestre, ce sera le second semestre de 2009".

L'indice mesurant la situation actuelle de l'économie a progressé de 0,1% en juillet, après être resté stable en juin, et celui de la situation passée a progressé de 0,4% après être resté inchangé lui aussi le mois précédent. Cinq des dix indicateurs composant l'indice ont reculé en juillet, à savoir les permis de construire, le cours des actions, les inscriptions hebdomadaires au chômage, la masse monétaire et les commandes des industriels en biens de consommation.

Par ailleurs, l'indice mesurant l'activité industrielle de la région de Philadelphie s'est établi à -12,7 points en août, contre -16,3 points en juillet, a indiqué jeudi aussi la Réserve fédérale de Philadelphie, demeurant toujours en territoire négatif qui marque une contraction de l'activité. Les analystes tablaient sur un indice à -13,4 points.

Autre élément d'inquiétude, l'économie américaine devrait ralentir en 2009, après une année 2008 un peu meilleure que prévu, selon l'Alliance des industriels (MAPI), qui a revu à la baisse jeudi ses prévisions pour l'an prochain. La croissance devrait ralentir à 1,6% cette année puis à 1,3% en 2009, prévoit la MAPI dans son étude trimestrielle. En mai, l'organisation professionelle tablait sur un scénario inverse, avec une croissance de 1,3% en 2008 et de 1,9% l'an prochain. En 2007, le produit intérieur brut (PIB) avait augmenté de 2%, selon le département du Commerce.

"Le fisc a accéléré le paiement des chèques de remise d'impôt cette année au titre du plan de relance budgétaire, ce qui a apporté de l'argent frais aux consommateurs plus tôt que prévu", a souligné Daniel Meckstroth, chef économiste de la MAPI, cité par l'AFP. Mais "l'apport d'argent n'est que temporaire, et nous prévoyons une baisse correspondante des dépenses au quatrième trimestre 2008 et début 2009".

La production industrielle devrait pour sa part baisser de 0,5% en 2008 (après une hausse de 1,7% en 2007) avant de revenir dans le vert autour de 1,6% l'an prochain. C'est là aussi une révision à la baisse, la MAPI prévoyant encore en mai que la production augmenterait de 0,4% en 2008 et de 3,1% en 2009.

Les exportations devraient cependant demeurer solides, avec une hausse de 8,4% cette année et de 7,3% l'an prochain, tandis que les importations devraient baisser de 1,4% cette année et augmenter de 0,4% en 2009. La MAPI table par ailleurs sur un taux de chômage de 5,4% cette année et 6% l'an prochain.

Enfin, les demandes hebdomadaires d'allocations de chômage ont baissé de 13.000 au cours de la semaine close le 16 août par rapport à la précédente, pour s'établir à 432.000, a indiqué jeudi le département du Travail. Les analystes tablaient sur 438.000 inscriptions. Les chiffres de la semaine précédente ont été révisés à la baisse à 445.000 au lieu de 450.000 annoncé initialement.

En moyenne sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif, les demandes ont augmenté de 7.250 à 445.750 au cours de la semaine close le 16 août. C'est le niveau le plus élevé depuis la semaine du 1er décembre 2001, alors que les Etats-Unis sortaient tout juste de la précédente récession.

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