On ne parle pas encore de pic de production pétrolière (le fameux "peak oil") mais de plafond. Total souligne en effet qu'à son avis, cette production mondiale d'or noir va plafonner avant 2020 à cent millions de barils par jour (mbj) dont deux millions issus des gains de raffinage et de transformation de gaz et 3 millions de biocarburants.

Or, en matière de demande, le géant pétrolier français la voit augmenter de 1,2% par an entre 2005 et 2030, tirée par les pays émergents. De quoi prévoir la poursuite de la flambée des prix.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit, elle, une production pétrolière de 103 à 116 mbj en 2030 contre 87 mbj aujourd'hui. Mais selon le Wall Street Journal, l'AIE se préparerait à revoir à la baisse sa prévision, autour des cent millions.

Total appelle à la levée des freins "géopolitiques" à ces limites de production, liés à l'insécurité comme au Nigeria voire en Irak ou à la volonté de limiter la production et le raffinage en n'ouvrant pas totalement l'accès aux groupes étrangers, comme en Arabie Saoudite. "Il y a assez de pétrole" mais "pas assez de production" ce qui fait flamber les prix sur le marché, a résumé le directeur général, Christophe de Margerie.

Le groupe pétrolier français chiffre les réserves mondiales à 1.000 milliards de barils non encore produits auxquels s'ajoutent 200 milliards de réserves à découvrir, 300 milliards de réserves attendus d'une amélioration du taux de récupération, et 600 milliards de barils de réserves d'huiles lourdes (qui deviennent rentables à produire au delà d'un certain prix du baril).

Dans les énergies renouvelables, Total affiche son intention d'avancer mais indique que certains investissements ne seront "pas lancés avant cinq à six ans". En revanche, dans le solaire, Total va augmenter la capacité de son usine belge Photovoltech, exploitée avec Suez, oour la porter de 80 à 650 mégawatts/an.

"On a besoin de toutes les énergies" assure Christophe de Margerie. Mais Total croit surtout en les énergies fossiles, appelés à représenter encore 75% de la production en 2030 contre 81% aujourd'hui.