Le groupe électrique espagnol Iberdrola a déposé mardi une plainte devant la Commission européenne contre le gouvernement français, qu'il accuse de verrouiller le capital du groupe EDF, a-t-on appris mercredi auprès du groupe espagnol.

Cette plainte est déposée après les informations publiées ces derniers jours, selon lesquelles le groupe public EDF voudrait entrer sur le marché espagnol, et plus spécifiquement dans le capital d'Iberdrola, lequel est farouchement opposé à passer sous pavillon français.

Iberdrola reproche au gouvernement de Paris de jouir d'une action préférentielle (golden share), verrouillant le capital, ce qui contrevient à deux principes juridiques: la libre circulation des capitaux et la liberté d'établissement, a-t-on appris de sources proches d'Iberdrola.
Iberdrola illustre son argumentaire en affirmant que l'Etat français nomme directement, par décret et indépendamment de sa participation dans la société, 6 des 18 membres du conseil d'administration, le président et le directeur général.

EDF a publiquement fait part de son intérêt pour le marché énergétique espagnol, et a discuté notamment avec le groupe de BTP ACS, premier actionnaire d'Iberdrola. EDF a déclaré plusieurs fois qu'il fallait qu'il soit le "bienvenu".

Mais l'électricien espagnol est farouchement opposé à une entrée du français dans son capital. "Il est clair qu'EDF n'est pas le bienvenu, ni du point de vue politique, ni social, syndical, territorial, actionarial", a rétorqué Ignacio Sanchez Galan le 20 février.